Résumé

PL-06

La sédentarité, un facteur de risque à part entière: de l’écologie à la preuve physiopathologique

Pr C. SIMONa, M. E. LEFAIb

a CarMEN INSERM U1060, Université de Lyon, CRNH Rhône-Alpes, Lyon ; b CarMEN INSERM U1060, Université de Lyon, Lyon

L’évolution des modes de vie et les changements sociétaux ont entraîné une diminution majeure des activités physiques de la vie quotidienne (AVQ), qui représentent aujourd’hui à peine 65% de celle de l’homme de l’âge de pierre, et une augmentation des occupations sédentaires. Il est admis que, de ce fait, l’activité physique est aujourd’hui en dessous du niveau pour lequel notre biologie a été programmée au cours de l’évolution et que ceci contribue à l’augmentation récente des maladies métaboliques et cardiovasculaires ou de certains cancers. De façon surprenante, par opposition à la masse de connaissances accumulées sur les effets de l’exercice (sous-tendant les recommandations actuelles), nous n’avons que peu de données sur les réponses moléculaires, physiologiques et cliniques associées à une diminution des AVQ ou à une station assise prolongée. Des études épidémiologiques récentes indiquent pourtant que le temps passé assis et un faible niveau d’AVQ, même peu intenses, sont des facteurs de risque de maladie chronique et de mortalité précoce, indépendamment de la pratique régulière d’un exercice. D’un autre côté quelques travaux suggèrent que les effets des AVQ et de la station assise ne sont pas expliqués par leur seul impact sur la dépense énergétique et impliquent des mécanismes différents de ceux de l’exercice. Même si ces mécanismes et les déterminants de ces deux facettes du comportement sédentaire restent à explorer, ce nouveau paradigme de sédentarité a des conséquences importantes en termes de santé publique et ouvre de nouvelles voies thérapeutiques.