Résumé

CO-09

Rôle du long ARN non-codant Neat1 dans la rythmicité circadienne de l’horloge hypophysaire

Dr JL. FRANCa, Mme B. BOYERa, Dr MP. BLANCHARDa, Mme S. GUILLENa, M. M. MORENOa, Dr D. BECQUETa, Dr AM. FRANÇOIS-BELLANa

a AMU-CNRS UMR7286, Marseille

La rythmicité circadienne de l'activité  de l'adénohypophyse est une composante essentielle de la physiologie de la glande parce que toutes les hormones qu’elle sécrète présentent un profil rythmique, pulsatile et/ou circadien. Dans le domaine des rythmes circadiens, il apparaît aujourd’hui que les régulations s'exerçant au niveau post-transcriptionnel jouent un rôle prépondérant. Dans l'adénohypophyse, nous avons identifié un mécanisme post-transcriptionnel original à la base de la rythmicité d’expression de certains ARNm. Ce mécanisme repose sur la rétention nucléaire rythmique d’ARNm par des structures appelées paraspeckles dont l’élément structurant est un long ARN non-codant, Neat1 (Nuclear-Enriched-Abundant-Transcript1) également connu sous le nom de Men1 (multiple-endocrine-neoplasia1). Nous avons montré que, dans les cellules hypophysaires, tous les composants moléculaires de ces paraspeckles, non seulement Neat1 mais aussi les principaux composants protéiques, présentent un profil d'expression circadienne. Du reste, l’expression de Neat1 est également rythmique dans d’autres oscillateurs y compris dans l’horloge circadienne centrale, les noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus. Nous avons montré que certains ARNm qui sont associés aux différents composants des paraspeckles et dont la rythmicité circadienne est contrôlée au niveau post-transcriptionnel perdent leur expression circadienne en présence de siRNA dirigées contre Neat1 qui entrainent une destruction des paraspeckles. Le rôle grandissant que l’on attribue aujourd’hui aux longs ARN non-codants dans la pathogénie de nombreuses maladies et la caractérisation d’un rôle physiologique joué par un long ARN non-codant dans l’adénohypophyse ouvrent de nouvelles perspectives de stratégie possible d’identification de candidats moléculaires participant à l’étiologie de pathologies hypophysaires en particulier de déficits hypophysaires chez l’homme.