Résumé

CO-78

Traitement substitutif de l’hypoparathyroïdie sévère par la PTH recombinante : une alternative efficace au traitement conventionnel.

Mlle M. DENISa, Pr J. YOUNGb, Dr S. SALENAVEa, Dr C. JUBLANCc, Pr P. CHANSONb, Pr A. LINGLARTd, Dr P. KAMENICKÝb

a Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; b Université Paris-Sud, Faculté de Médecine ; Service d’Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; c Service d’Endocrinologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris ; d Université Paris-Sud, Faculté de Médecine ; Service d’Endocrinologie Pédiatrique, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre

Contexte : Le traitement conventionnel de l’hypoparathyroïdie par supplémentation orale en calcium et dérivés actifs de la vitamine D ne permet pas toujours de maintenir une calcémie acceptable, s’accompagne fréquemment d’une hypercalciurie et expose au risque de néphrocalcinose et de précipitation ectopique de phosphate de calcium. La substitution par PTH recombinante (PTHr) -plus physiologique- n’est pas habituellement utilisée, alors que l’hormone est disponible en France pour le traitement de l’ostéoporose.

Objectif : Evaluer l’efficacité et la tolérance de la PTHr dans l’hypoparathyroïdie sévère.

Patients : Neuf patients âgés de 46 ans (23-70 ans, 7F/2H) présentant une hypoparathyroïdie congénitale (n=3) ou acquise (n=6) difficile à contrôler par le traitement conventionnel (séjours répétés en réanimation pour hypocalcémie sévère, malabsorption, troubles psychiatriques) ont reçu un traitement sous-cutané biquotidien par la PTHr.

Résultats : Avant l’instauration de la PTHr, sous 2000 mg (1000-3000) de calcium et 1,75 μg (1,50-3,00) d’alfacalcidol par jour, la médiane de calcémie était 1,86 mmol/L (1,55-2,01) et de calciurie 2,95 mmol/24h (1,30-10,0). Sous PTHr, malgré l'arrêt d’alfacalcidol et de supplémentation orale en calcium, la calcémie augmentait de 20% pour une médiane à 2,17 mmol/L (1,97-2,29, P<0,05) alors que la calciurie diminuait de 44% pour une médiane à 2,24 mmol/24h (0,30-5,74, P<0,05). La dose médiane de PTHr était 35 μg/jour (30-40). Dans tous les cas, une nette amélioration de l’état clinique, notamment une disparition ou diminution des paresthésies, a été observée.

Conclusion : La PTHr est une alternative thérapeutique efficace pour le traitement de l’hypoparathyroidie non contrôlée par le traitement conventionnel.