Résumé

SY2-003

Vascularites à ANCA liées aux antithyroïdiens : mythe ou réalité ?

AS. Balavoine*a (Mme), D. Glinoerb (Pr), JL. Wémeauc (Pr)

a CH Tourcoing, Tourcoing, FRANCE ; b Department of Internal Medicine, Division of Endocrinology, University Hospital Saint Pierre; 322, rue Haute, 1000-Brussels, Belgium, Bruxelles, BELGIQUE ; c Service d'Endocrinologie et Maladies Métaboliques, Clinique Marc Linquette, CHRU de Lille, Lille, FRANCE

* asbalavoine@ch-tourcoing.fr

La littérature médicale rapporte environ 260 cas de vascularites à ANCA liées aux antithyroïdiens de synthèse, 75% chez des patients traités par les dérivés du thiouracile, 25% avec les dérivés du mercapto-imidazole.

La prévalence de survenue des ANCA varie de 4 à 64% selon les études avec le PTU et de 0 à 30% avec le thiamazole. Le choix du traitement (PTU), le jeune âge et la durée du traitement antithyroïdien de synthèse (ATS) semblent être les facteurs principaux qui contribuent à l'émergence des ANCA.

D'après les données d'une douzaine de séries de la littérature rapportant 1056 patients, 15% des patients présentant des ANCA liés aux ATS ont développé une vascularite clinique, ce qui correspond à 3% des patients traités par ATS. Les manifestations cliniques de ces vascularites sont extrèmement diverses, principalement rénales, cutanées et pulmonaires. Les cas de vascularites avérées sont en général de résolution rapide et de bon pronostic après interruption du traitement ATS, et l'introduction éventuelle d'immunosuppresseurs.

Il ne semble pas légitime de chercher des ANCA chez tous les patients soumis aux ATS, le choix de l'antithyroïdien se faisant surtout actuellement en faveur du thiamazole, moins pourvoyeur d'ANCA. En revanche, chez les enfants et les patients traités par ATS au long cours, en particulier par le PTU, une vigilance accrue paraît justifiée afin de détecter précocement cette complication rare mais potentiellement sévère.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.

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