Résumé

CO-007

Les souris Aip+/- présentent une hypersécrétion modérée de GH et des anomalies de la production hypothalamique et de la réponse hypophysaire à la GHRH sans phénotype d'acromégalie évident.

AL. Lecoq*a (Dr), P. Zizzarib (M.), M. Hagea (Dr), M. Clemessyc (Mlle), S. Viengchareuna (Dr), JD. Veldhuisd (Pr), V. Grybeke (Dr), V. Geoffroyf (Dr), M. Lombèsa (Dr), V. Tolleb (Dr), A. Karhug (Pr), L. Kappelerc (Dr), P. Chansonh (Pr), P. Kamenickyh (Dr)

a Inserm U1185, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE ; b Inserm U894, Paris, FRANCE ; c Inserm U938, Paris, FRANCE ; d Mayo Clinic, Rochester, ÉTATS-UNIS ; e Inserm U1169, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE ; f Inserm U1132, Paris, FRANCE ; g Genome-Scale Biology Research Program Biomedicum, Helsinki, FINLANDE ; h AP-HP, CHU Bicêtre, Service d'Endocrinologie et des Maladies de la Reproduction, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE

* anne-lise.lecoq@u-psud.fr

Les mutations d’AIP prédisposent aux adénomes hypophysaires, majoritairement somatotropes et chez le sujet jeune. Le rôle d’AIP dans le fonctionnement de l’axe somatotrope et la tumorigenèse hypophysaire reste toutefois mal connu. Les souris Aip+/- constituent le seul modèle physiopathologique in vivo décrit mais, en-dehors de l’identification d’adénomes hypophysaires à l’histologie, leur phénotype a été peu caractérisé.

Nous avons comparé la croissance somatique, la composition corporelle et la sécrétion de GH de souris mâles sauvages et Aip+/- suivies longitudinalement de 3 à 12 mois.

Le poids des jeunes souris Aip+/- est supérieur à celui des souris sauvages, sans différence de taille naso-anale. Les animaux Aip+/- de 3 et 12 mois présentent une diminution de la masse grasse et une augmentation de la masse maigre suggérant un effet de la GH. L’analyse de la pulsatilité de GH sur 6h a montré une sécrétion accrue chez les souris Aip+/- de 12 mois par rapport aux souris sauvages, sans différence entre les taux d’IGF-I. La sécrétion de GH induite par la GHRH ex vivo ainsi que l’expression des transcrits hypophysaires de GH et des transcrits hypothalamiques de GHRH sont plus élevées chez les souris Aip+/- de 3 mois que chez les souris sauvages.

En conclusion, les souris Aip+/- ne présentent pas de gigantisme ni d’acromégalie évidents aux âges étudiés. Contrairement à la pathologie humaine, le développement tumoral est tardif. La réponse accrue à la GHRH ainsi que sa surexpression hypothalamique suggèrent toutefois une hyperplasie somatotrope précédant l’apparition des adénomes, actuellement recherchée par immunohistochimie.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.