Résumé

P081

Insuffisance antéhypophysaire et cardiomyopathie dilatée: vers un dépistage systématique?

S. Moog*a (Dr), T. Cunya (Dr), M. Kleina (Pr), G. Weryhaa (Pr), M. Le Chattona (Dr), M. Agopiantza (Dr), V. Pascal-Vignerona (Dr), J. Chatelina (Dr)

a Service d' Endocrinologie, CHU Nancy, Vandoeuvre Les Nancy, FRANCE

* s.moog@chu-nancy.fr

Introduction : alors que les complications cardiaques des syndromes d’hypersécrétion hormonale inappropriée (acromégalie, hyperthyroïdie,..) sont bien décrits de nos jours, l’impact d’une insuffisance antéhypophysaire (IAH) partielle ou totale sur la fonction cardiaque demeure mal connu.

Observation : nous rapportons le cas d’un patient de 36 ans opéré en 2011 d'un craniopharyngiome papillaire compliqué d’IAH partielle et de diabète insipide. De facon intéressante, seul l’axe somatotrope est conservé (IGF1 = 158 ng/mL, VN : 96.4-224,8). En dépit d’une observance médiocre, le patient est quotidiennement substitué par lévothyroxine, hydrocortisone, testostérone undécanoate et vasopressine. En 2013, une cardiomyopathie dilatée (CMD) hypokinétique à coronaires saines jusqu’alors inconnue, fut diagnostiquée. La FeVG était basse (15%) et le dosage des BNP élevé à 1103 ng/mL. Aucune étiologie, en particulier congénitale ou toxique, n’était identifiée. L’évolution du patient fut marquée par deux chocs cardiogéniques et il relève aujourd’hui d’une anticoagulation efficace au long cours en raison d’un thrombus intraventriculaire gauche.

Discussion : bien que rares, les CMD peuvent compliquer l’évolution des patients souffrant d’IAH, dans laquelle l’insuffisance somatotrope semble occuper une place prépondérante (Dreifuss, 2004). Néanmoins peu de données concernent les patients atteints d’IAH partielles pour lesquels l’axe somatotrope est conservé. Le diagnostic de CMD, à un stade parfois déjà sévère et pouvant survenir plusieurs années après le déficit comme ce fut décrit dans le syndrome de Sheehan (Islam et al. 2014, Kissel et al. 2014) doit inciter à une surveillance attentive des paramètres échocardiographiques chez tous patients atteints d’insuffisance antéhypophysaire, y compris en cas d’IGF-1 normale.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.

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