Résumé

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Insulino-résistance de type B avec lipoatrophie extrême chez une africaine traitée pour un SIDA

M. Duquenne*a (Dr), JP. Coindreb (Dr), C. Vigourouxc (Dr), M. Lelongd (Dr), L. Pereze (Dr), A. Dorangea (Dr), JF. Gauthierf (Pr)

a Service de Diabétologie-Endocrinologie, Centre Hospitalier, Le Mans, FRANCE ; b Service de Néphrologie, Centre Hospitalier, Le Mans, FRANCE ; c Faculté de médecine Pierre et Marie Curie, Site Saint-Antoine, INSERM UMRS 938, Paris, FRANCE ; d Laboratoire de Biochimie, Centre Hospitalier, Le Mans, FRANCE ; e Service des Maladies Infectieuses, Centre Hospitalier, Le Mans, FRANCE ; f Centre Universitaire du Diabète et de ses Complications, Hôpital Lariboisière, APHP ; INSERM U1138, Paris, FRANCE

* mduquenne@ch-lemans.fr

Une insulinorésistance d’étiologie variée peut s’observer en cas d’infection VIH : syndromes lipodystrophiques avec insulino-résistance généralisée ou partielle, liée à une pathologie auto-immune ou aux traitements antirétroviraux ; syndrome d’insulino-résistance de type B par production d’auto-anticorps anti-récepteur de l’insuline.

Nous décrivons un tableau d’insulino-résistance extrême chez une congolaise, traitée efficacement depuis 5 ans par antirétroviraux. Six mois après le début du traitement antirétroviral, la malade développait un syndrome de restauration immunitaire avec un diabète étiqueté de type I en raison d’une céto-acidose initiale associée à la présence d’anticorps anti-îlot de Langerhans (titre 1/1)). Trois ans plus tard, le diabète était contrôlé par 8 UI/j de NPH. Après 5 ans de traitement, la malade présentait une cétoacidose majeure (béta-hydroxy-butyrate à 5 N, cétonémie > 5,6 mmol/l et glycémie > 25 mmol/l). On notait une lipoatrophie généralisée, avec amaigrissement de 25 kg, confirmée en tomodensitométrie, et une leptinémie indétectable. L’insuline sous-cutanée puis intraveineuse à raison de 10 UI/kg/jour ne permettait pas la disparition de la cétonémie. On n’observait pas d’acanthosis nigricans, d’hyperandrogénie, d’hypertriglycéridémie ou d’anticorps anti-insuline. Des anticorps anti-récepteur insulinique étaient présents au titre de 1/100ème avec inhibition à 98 % de la liaison de l'insuline sur son récepteur. Cinq plasmaphérèses associées à une cure de rituximab et de l’Imurel restant sans effet, la malade a reçu 6 cures d’Endoxan. Les anticorps anti-récepteur insulinique et la cétose disparaissaient progressivement, la malade retrouvait son poids habituel. Un an plus tard, le diabète est contrôlé avec 30 UI/jour d’insuline et 2 g de metformine.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.

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