S. Laroche*a (Mlle), L. Feuvretb (Dr), A. Beauchetc (Dr), R. Dendaled (Dr), P. Chansone (Pr), E. Bruckerta (Pr), C. Jublanca (Dr)

a Service d'Endocrinologie-Métabolisme, Groupe Hospitalier Universitaire Pitié Salpêtrière, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, Paris, FRANCE ; b Centre de Protonthérapie d'Orsay, Institut Curie / Service de radiothérapie, GHU Pitié Salpêtrière, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, Paris, FRANCE ; c Unité de Recherche Clinique, Département de Santé Publique, Hôpital Ambroise Paré, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Boulogne-Billancourt, FRANCE ; d Centre de Protonthérapie d'Orsay, Institut Curie, Orsay, FRANCE ; e Service d'Endocrinologie, Hôpital Bicêtre, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris., Kremlin-Bicêtre, FRANCE

* suzanne.laroche@hotmail.fr

L’insuffisance antéhypophysaire est une complication tardive de la radiothérapie des tumeurs cérébrales et de la base du crâne. L’objectif de ce travail était d’évaluer la toxicité antéhypophysaire dans une cohorte de patients adultes ayant eu une radiothérapie pour des chondrosarcomes de la base du crâne.

Les dossiers de 113 patients ont été revus de façon rétrospective. L’âge moyen lors de la radiothérapie était de 43 ans (17 à 76). L’irradiation a délivré une dose moyenne de 67 Gy à la tumeur, et 59 Gy à l’hypophyse. La durée moyenne du suivi endocrinologique était de 7 ans (4 à 17). Une anomalie du bilan hypophysaire est survenue chez 78 patients (69%) à 4 ans de la radiothérapie. La prévalence des anomalies était de 59% pour l’hyperprolactinémie, de 33% pour l’insuffisance thyréotrope, de 20 % pour l’insuffisance corticotrope et 14% pour l’insuffisance gonadotrope. Le délai d’apparition des anomalies pour les différents axes n’était pas significativement différent. En analyse multivariée, les facteurs de risque pouvant augmenter l’atteinte artérielle secondaire à la radiothérapie (sexe, âge, tabagisme, hypertension artérielle, dyslipidémie ou diabète sucré) n’étaient pas associés à un sur-risque d’insuffisance hypophysaire.

La toxicité hypothalamo-hypophysaire de la radiothérapie est donc fréquente après 4 ans dans cette étude. Du fait de l’hyperprolactinémie se pose la question d’une atteinte hypothalamique première. Un suivi prospectif est nécessaire pour confirmer ces résultats et proposer des recommandations. On peut néanmoins proposer d’alléger la surveillance biologique des patients avant 3 ans pour ce schéma d’irradiation de la base du crâne.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.