R. Barriquand*a (M.), AS. Lebrea (Pr), N. Levy-Bohbotb (Dr), C. Lukas-Croisiera (Dr), B. Decoudiera (Dr), B. Delemera (Pr)

a CHU Reims, Reims, FRANCE ; b Polyclinique Courlancy, Reims, FRANCE

* romain.barriquand@gmail.com

Le diabète insipide central est une pathologie rare dû à un défaut de synthèse d’Arginine-Vaso-Pressine (AVP). Les anomalies moléculaires du gène de l’AVP sont une étiologie rare, intéressante à diagnostiquer afin d’éliminer les autres causes et dépister au plus tôt les sujets atteints dans les familles sachant que la transmission est le plus souvent autosomique dominante.

Mr L.,31ans, sans antécédents particuliers, a été exploré pour un syndrome polyuro-polydipsique évoluant depuis l’âge de 18mois (15L d’eau/jour)! L’IRM hypophysaire ne montrait pas de masse ni d’hypersignal spontané de la posthypophyse. Le test de restriction hydrique confirmait le diagnostic : absence d’augmentation de l’osmolarité urinaire (<200mOsm/kg), hyper-osmolarité plasmatique (>300mOsm/kg), et ADH constamment inférieure au seuil de détection. L’injection de desmopressine montrait une élévation de l’osmolarité urinaire à 506mOsm/kg orientant vers une origine centrale. Aucune autre anomalie hypophysaire n’était présente. L’analyse génétique retrouve un variant 202G>T (Gly68Cys) à l’état hétérozygote au niveau du gène de l’AVP. L’enquête familiale ne retrouve pas de syndrome polyuro-polydipsique clinique dans la famille pour l’instant et l’enquête moléculaire est en cours.

Le gène de l’AVP, situé sur le locus 20p13, code pour l’AVP et la neurophysine 2, sa protéine chaperon. A ce jour, 66 mutations du gène de l’AVP ont été décrites. Le nouveau variant retrouvé chez notre patient se situe au niveau de l’exon 2, codant pour une zone d’interface des monomères de neurophysine 2, avec changement d’un acide-aminé faiblement hydrophile en un acide-aminé hydrophobe. Ce variant pourrait entrainer une anomalie dans la dimérisation de la neurophysine 2.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.