T. Le Poulennec*a (Mlle), E. Merlena (Dr), G. Soto Aresb (Dr), AC. Leguilloua (Dr), C. Cortet Rudellia (Dr)

a CHRU Lille, service d'Endocrinologie - Diabétologie - Maladies métaboliques, Lille, FRANCE ; b CHRU Lille, service de Neuroradiologie, Lille, FRANCE

* tlepoulennec@orange.fr

La fréquence de guérison d’un adénome à prolactine après une grossesse est variable, décrite dans 10 à 68% des cas. Le rôle potentiel d’un traitement médical prolongé en pré-conceptionnel et l’influence de l’allaitement sont peu décrits.

Nous rapportons 72 grossesses chez 41 femmes (31±7 ans) (34 microadénomes, 4 macroadénomes enclos, 3 hyperprolactinémies idiopathiques). 26 avaient été traitées par agonistes dopaminergique plus de 24 mois avant la grossesse (65±38 mois). Le traitement a été interrompu au diagnostic de grossesse. Un dosage de prolactine et une IRM ont été réalisés à distance de l’allaitement ou de l’arrêt d’un traitement inhibant la lactation. 62 enfants sont nés (9 FCS, 1 mort fœtale, 1 interruption thérapeutique de grossesse), 36 ont été allaités (6±7 mois). Dix femmes avaient une prolactinémie normale après grossesse (16 % des grossesses) (8 microadénomes, 1 hyperprolactinémie idiopathique, 1 macroadénome enclos). Quatre avaient une hyperprolactinémie persistante après une grossesse antérieure. Le volume de l’adénome a diminué dans 3 cas, était stable dans 5 cas. Le pourcentage de rémission était comparable dans le groupe avec traitement médical prolongé ou non (15,8% vs 16.6%, p=NS) et dans le groupe ayant allaité ou non (16.6% vs 15,4%). Une récidive de l’hyperprolactinémie était observée chez 2 patientes 5 et 24 mois après l’accouchement.

La rémission d’un adénome à prolactine après grossesse est moins fréquente que décrite antérieurement. Des récidives à distance justifient un suivi au long cours. L’allaitement et le traitement prolongé n’influent pas sur le devenir des hyperprolactinémies après grossesse.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.