D. Bellarbi*a (Dr), H. Si Youcefa (Dr), S. Azzouga (Pr), F. Chentlia (Pr)

a Faculté de Médecine d’Alger, Service d’Endocrinologie et Métabolisme CHU Bab El Oued,, Alger, ALGÉRIE

* dhiyaeddine@hotmail.fr

Introduction: Le syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes (RHT) est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante. Il doit être évoqué devant la constatation d’une élévation des hormones thyroïdiennes périphériques en regard d’une TSH normale ou élevée. Habituellement les patients sont peu ou pas symptomatiques, mais parfois une fibrillation auriculaire peut être le motif de consultation comme ce fut le cas de la patiente suivante :

Observation: Patiente âgée de 75 ans, aux antécédents personnels d’HTA et de diabète de type 2, nous est adressée pour une tachycardie. L’examen clinique avait relevé des sueurs, une nervosité, un tremblement des extrémités et un rythme cardiaque irrégulier. L’électrocardiogramme avait confirmé le trouble du rythme à type d’arythmie complète par fibrillation auriculaire. Le bilan hormonal montrait une hyperthyroïdie secondaire ou centrale [FT4 = 30.2pmol/l (n=9-23), TSH non freinée = 13.8µUI/ml (n=0.2-4) vérifiée à plusieurs reprises]. L’IRM cérébrale avait éliminé un processus hypophysaire. Le dépistage fait chez sept de ses enfants avait retrouvé le même profil hormonal chez quatre. Le diagnostic de syndrome de RHT fut ainsi confirmé. Une étude génétique à la recherche d’une mutation du récepteur béta des hormones thyroïdiennes est en cours.

Conclusion: Bien que les patients présentant une RHT soient habituellement peu ou pas symptomatiques, certains peuvent présenter des signes de thyrotoxicose voir une complication cardiaque comme ce fut le cas de notre patiente. Les anomalies cardiaques pourraient s’expliquer avec le maintien d’une certaine sensibilité des tissus périphériques aux hormones thyroïdiennes alors que la sensibilité hypophysaire est altérée.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.