D. Sow*a (Dr), AS. Gauchezb (Dr), M. Mullerc (Dr), MA. Quemeraisc (Dr), N. Sturmd (Dr), V. Lefourniere (Dr), O. Palombif (Pr), E. Gayf (Pr), O. Chabrec (Pr)

a Endocrinologie, CHU, Dakar, SÉNÉGAL ; b Laboratoire d'hormonologie, IBP, CHU, Grenoble, FRANCE ; c Endocrinologie, CHU, Grenoble, FRANCE ; d Laboratoire de pathologie Cellulaire, IBP, CHU, Grenoble, FRANCE ; e Neuroradiologie, Clinique Mutualiste, Grenoble, FRANCE ; f Neurochirurgie, CHU, Grenoble, FRANCE

* drdjiby@yahoo.fr

Contexte : De rares cas de macroprolactinome sans hypogonadisme hypogonadotrope, malgré des taux très élevés de prolactine, ont été rapportés chez des hommes. Un patient présentait une co-secrétion de LH.

Objectif: déterminer la fréquence des macroprolactinomes sans hypogonadisme hypogonadotrope et de la co-secrétion de LH.

Patients: série consécutive de 64 patients masculins porteurs d'un macroprolactinome pris en charge dans notre institution entre 2000 et 2015.

Résultats: 18 patients (28%) présentaient des taux de testostérone totale normale (moyenne 16,9 nmol/L, N 12-20) malgré des taux très élevés de prolactine (moyenne 51 265 mUI/l , N 100-300). Les 46 patients avec des taux bas de testostérone (moyenne 5 nmol/L) avaient des taux comparables de prolactine (114 802 mUI/l). La comparaison des deux groupes de patients montre que les patients avec déficit gonadotrope ont aussi plus fréquemment des déficits somatotrope, corticotrope et thyréotrope. 7 patients sans hypogonadisme ont bénéficié d'une chirurgie hypophysaire: aucune expression de béta LH n'a été retrouvée. Enfin sous traitement 4 patients avec hypogonadisme ont normalisé leur testostérone sans normaliser leur prolactine.

Conclusion: 28% des patients masculins porteurs de macroprolactinomes gardent une fonction gonadotrope normale malgré des taux très élevés de prolactine, mais la co-secrétion de LH par l'adénome est exceptionnelle. Nous proposons l'hypothèse que dans les macroprolactinomes l'hypogonadisme hypogonadotrope est essentiellement la conséquence de la compression de l'hypophyse saine par le macroadénome et que les taux très élevés de prolactine sont inactifs, soit en raison d'une macroprolactinémie, soit par désensibilisation des neurones hypothalamiques à GnRH ou des cellules hypophysaires gonadotropes.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.