RM. Furnica*a (Dr), O. Alexopouloua (Dr), J. Lelottea (Dr), D. Maitera (Pr)

a CLINIQUES UNIVERSITAIRES SAINT LUC, Bruxelles, BELGIQUE

* ralucafurnica@yahoo.com

Observation: Une patiente de 26 ans présente des céphalées sévères apparues en postpartum. L'IRM cérébrale montre un élargissement symétrique et hétérogène de l’hypophyse. Trois mois plus tard, elle développe un diabète insipide central et un diagnostic d’hypophysite du post-partum est évoqué. Une corticothérapie anti-inflammatoire par méthylprednisolone est prescrite. Quelques mois plus tard, la patiente souffre de céphalées de plus en plus intenses, d’un état subfébrile. Une insuffisance anté-hypophysaire s’est développée. A l’IRM, la tuméfaction hypophysaire a grossi et présente les caractéristiques d'un abcès nécrotique avec infiltration inflammatoire hypothalamique. La patiente bénéficie d’une chirurgie transsphénoïdale révélant une cavité purulente qui est nettoyée. L’examen anatomo-pathologique confirme la présence d’une nécrose purulente avec multiples polynucléaires neutrophiles. Aucun germe n'est retrouvé (hormis la présence d’un staphylocoque doré sur un seul prélèvement et qui sera banalisée). Le traitement antibiotique est dès lors arrêté après 7 jours. Quatre mois après l’intervention, les céphalées réapparaissent et l’IRM hypophysaire met en évidence la persistance d’une masse inflammatoire au niveau de la région sellaire. Une nouvelle exploration transsphénoïdale permet l’excision d'un abcès résiduel. L'examen bactériologique démontre alors la présence massive d'un staphylocoque doré multisensible dans tous les prélèvements peropératoires. La patiente sera alors traitée par antibiothérapie (flucloxacilline et rifampicine) pendant 6 semaines, avec résolution complète de son infection.

Discussion: Le diagnostic d'un abcès hypophysaire, bien que rare, doit être envisagé lors de l'évaluation d’une masse hypophysaire nécrotique associée à des signes inflammatoires et des insuffisances hormonales. Ce diagnostic reste toutefois difficile, comme bien souligné par notre cas clinique.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.