A. Haouatia*a (Dr), L. Rabehia (Dr), F. Chentlia (Pr)

a Faculté de médecine d'Alger, Service d’Endocrinologie et Maladies Métaboliques, CHU Bab El Oued, Alger, Algérie, Alger, ALGÉRIE

* drhaouatia@gmail.com

Introduction

Le prolactinome est le plus fréquent des adénomes hypophysaires. Il survient plus fréquemment chez la femme jeune, chez laquelle il est souvent diagnostiqué au stade de micro adénome. Chez l’homme le prolactinome est volontiers volumineux et invasif, révélé par des signes tumoraux en raison du retard diagnostique comme dans l’observation suivante.

Observation

Patient âgé de 76 ans souffrant déjà de troubles visuels et d’épilepsie considérée à tort comme essentielles, nous est adressé pour prise en charge d’un processus sellaire géant diagnostiqué à l’occasion d’une consultation pour une obstruction nasale évoluant depuis 3 ans. L’examen clinique retrouve des signes d’hypogonadisme dont une gynécomastie (stade II) sans galactorrhée. En ORL il a été noté une masse obstruant presque totalement les choanes, saignant au contact, et dont la biopsie a posé le diagnostic de tumeur hypophysaire. En IRM le processus mesurait 5,5cm de grand axe, il est invasif et multi directionnel. En bas il comble les fosses nasales, en haut il comprime le chiasma et la région temporale expliquant l’épilepsie.

La prolactine est à 4590ng/ml. Le reste du bilan de retentissement retrouve outre l’insuffisance gonadotrope et thyréotrope, une atrophie optique. Apres 15 jours d’agonistes dopaminergiques, il y a eu une très nette amélioration de la symptomatologie clinique.

Conclusion

L’obstruction nasale, la diminution de l’odorat, voire de l’acuité auditive, et l’épistaxis sont des motifs de consultation ORL qui doivent faire discuter les tumeurs endocrines de la base du crâne, notamment le prolactinome dont le diagnostic peut être rapidement confirmé par biopsie nasale.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.