L. Dumeigea (Dr), JF. Jazeronb (Dr), F. Tissierc (Dr), J. Bertherata (Pr), L. Groussina (Pr), R. Libe*a (Dr)

a Hôpital Cochin-Service d'Endocrinologie, Paris, FRANCE ; b Hôpital de La Rochelle-Service d'Anatomo-Pathologie, La Rochelle, FRANCE ; c Hôpital La Pitié Salpetriere- Service d'Anatomo-Pathologie, Paris, FRANCE

* rossella.libe@cch.aphp.fr

Introduction L’hyperplasie bilatérale macronodulaire des surrénales se caractérise par le développement de nodules surrénaliens bénins, pouvant être responsables d’un syndrome de Cushing. Observation Nous rapportons un cas exceptionnel de corticosurrénalome développé chez un patient de 48 ans porteur d’une hyperplasie macronodulaire des surrénales diagnostiquée fortuitement par un scanner réalisé pour altération de l’état général. Le patient présentait sur chaque surrénale un nodule de densité spontané basse (<10UH), en faveur de lésion corticosurrénalienne bénigne. A droite, une seconde masse postérieure de 21x25mm, présentait une densité spontanée de 25UH, avec un wash-out absolu mesuré à 55% (normale> 60%), restant donc de nature indéterminée. Le patient est perdu de vue. Un an plus tard, un syndrome de Cushing ACTH-indépendant apparait (Cortisol libre urinaire 850 nmol/l (69-248), ACTH indosable). Le scanner montre une augmentation de taille du nodule postérieur droit à 85x66mm, associée à des adénopathies rétropéritonéales multiples, l’ensemble de ces lésions fixant au PET au 18F-deoxyglucose. Une surrénalectomie bilatérale avec curage para-aortique est réalisée. L’anatomopathologie conclut à une hyperplasie macronodulaire des surrénales, associée à un corticosurrénalome postérieur droit, avec un index de prolifération élevée (Ki-67:30%) et de multiples ganglions métastatiques. Conclusion A notre connaissance, il s’agit de la première observation de corticosurrénalome associé à une hyperplasie macronodulaire des surrénales. En présence de masses bilatérales d’apparence bénigne, une analyse exhaustive des caractéristiques scanographiques de chaque macronodule est nécessaire, avec éventuellement la réalisation d’un PET au 18F-FDG en cas de suspicion de malignité afin de ne pas méconnaitre une lésion maligne associée, tel qu’un corticosurrénalome.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.