A. Rouland*a (Mlle), A. Fromonta (Dr), AL. Vialattea (Dr), P. Buffiera (Dr), A. Nguyena (Dr), T. Moreaua (Pr), B. Vergèsa (Pr), JM. Petita (Pr)

a CHU Dijon, Dijon, FRANCE

* alexia.rouland@gmail.com

L’alemtuzumab est un anticorps monoclonal anti-CD52 utilisé dans le traitement de la SEP depuis quelques années, essentiellement dans des protocoles d’étude. Il possède des effets indésirables, notamment thyroïdiens.

Nous rapportons les cas de 2 patients qui ont présenté de tels effets thyroïdiens

parmi les 5 traités par alemtuzumab dans notre Centre Hospitalier Universitaire.

Mme C. a été traitée par alemtuzumab en janvier 2009 et 2010. Elle a présenté quelques mois après la 2ème cure une hyperthyroïdie de Basedow, avec une TSH indétectable, une T4L à 37.7pmol/L (9-19). Les anticorps anti récepteurs de la TSH sont positifs. Elle a été traitée médicalement par carbimazole pendant 2 ans, puis a finalement été opérée d’une thyroïdectomie totale. Elle est actuellement sous traitement substitutif.

Mme G. a été traitée par alemtuzumab en avril 2009 et 2010. Elle a présenté en 2014 une hypothyroïdie avec TSH à 40mUI/L, T4L à 3.8pmol/L (9.8-18.8). Les anticorps anti thyroglobuline sont revenus positifs, les anti-TPO négatifs. Elle est traitée par L-thyroxine.

Nous avons donc pu constater 40% de dysthyroïdies chez nos patients traités par alemtuzumab, ce qui est dans les valeurs hautes de ce qui a été retrouvé dans les principales études (18 à 39%). Les dysthyroïdies sont apparues à 12 et 59 mois, ce qui est cohérent avec la littérature. Les principaux facteurs de risque identifiés étaient le sexe féminin et l’âge supérieur à 31ans.

Cependant, le faible effectif de notre cohorte ne permet pas d’autres conclusions. La surveillance thyroïdienne des patients sous alemtuzumab semble toutefois importante.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.