AN. Laouali*a (M.), S. Brailly-Tabardb (Mme), C. Helmerc (Mme), C. Tzourioc (Dr), ML. Ancelind (Mme), A. Guiochon-Mantelb (Mme), M. Canonicoa (Mme)

a Université Paris-Saclay, Université Paris-Sud, UVSQ, CESP, Inserm UMRS 1018, Villejuif, FRANCE ; b Inserm UMRS 1185, Faculté de médecine Paris-sud, Université Paris-Sud, Université Paris Saclay. Service de Génétique Moléculaire, Pharmacogénétique, et Hormonologie, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE ; c Inserm unité 1219 – Centre de recherche Bordeaux Population Health, Université de Bordeaux, Bordeaux, FRANCE ; d Inserm, U1061, Université Montpellier, Montpellier, FRANCE

* nasser.laouali@inserm.fr

Objectifs Si le lien entre la testostérone et la mortalité chez les hommes a été étudié, il existe à ce jour peu de données sur l’association entre l’estradiol (E2) et le risque de décès. Par ailleurs, l’influence de polymorphismes génétiques (SNP) des récepteurs aux estrogènes (ER) sur cette relation n’a jamais été investiguée. Nous examinerons le lien entre l’E2 et la mortalité en considérant le statut génétique des ER chez les hommes de la cohorte des Trois Cités (3C).

Méthodes L’étude 3C a recruté 3650 hommes âgés entre 1999 et 2001 dans trois villes françaises. Sur un sous-échantillon de 473 sujets dont 183 sont décédés après 12 ans de suivi, nous avons dosé l’E2 et recherché 5 SNPs des ER. Les Hazard ratios (HR) du risque de mortalité et leurs intervalles de confiance à 95% (IC à 95%) ont été estimés à l’aide de modèles de Cox.

Résultats Après ajustement, une relation quadratique a été mise en évidence entre l’E2 et le risque de mortalité (p=0,004). Comparés aux sujets du deuxième quartile (51,0-68,6 nmol/L), ceux présentant des taux bas et des taux élevés avaient un risque significativement augmenté de mortalité (HR=1,55; IC à 95%:1,00-2,43 et HR=1,83; IC à 95%:1,18-2,84 respectivement). Néanmoins, aucune interaction entre l’E2 et les SNP sur le risque de mortalité n’a été détectée.

Conclusions Nos résultats mettent en évidence un risque de mortalité plus élevé chez les hommes présentant des valeurs extrêmes d’E2. Cette association ne semble pas être modulée par le statut génétique des ER.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.