CO-040

P. Campredon*a (Mlle), L. Bigay-Gameb (Dr), C. Moulya (Dr), A. Lusquec (Mme), E. Bousquetb (Dr), J. Mazieresb (Pr), P. Carona (Pr)

a Service d'Endocrinologie et Maladies métaboliques, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE ; b Service de Pneumologie, CHU Larrey, Toulouse, FRANCE ; c Bureau des Essais cliniques, IUCT-O, Toulouse, FRANCE

* pauline.campredon@wanadoo.fr

Introduction: Le Nivolumab (anti-PD-1) est une immunothérapie anti-cancéreuse de nouvelle génération. Les dysthyroïdies sont les toxicités endocriniennes les plus fréquentes.

Objectif: Déterminer la prévalence des dysthyroïdies lors d’un traitement par Nivolumab pour un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC).

Patients et Méthodes: Etude rétrospective de patients ayant débuté un traitement par Nivolumab entre mai 2015 et décembre 2016 pour un CBNPC, euthyroïdiens dans les 3 mois précédant l’immunothérapie, suivis jusqu’à arrêt du Nivolumab, au décès ou en février 2017. Etaient exclus les patients traités par lévothyroxine, amiodarone ou une autre immunothérapie.

Résultats: Parmi 183 patients traités, 105 ont été inclus (72 hommes, âge médian: 61 ans [min-max : 41-80]). Quinze patients (14,3%) ont présenté une dysthyroïdie ; parmi eux, comparés au groupe contrôle (n=90), on retrouvait plus de femmes (53,3% versus 27,8%; p=0,07), et des sujets plus jeunes (âge médian : 56,0 ans versus 61,5 ans ; p=0,02). Treize patients ont présenté une thyrotoxicose (médiane d’apparition : 4 cures), suivie d’une hypothyroïdie chez 5 patients. L’hypothyroïdie isolée était rare (n=2) et tardive (médiane: 15 cures). Trois patients présentaient des anticorps anti-TPO. Trois patients ont stoppé l’immunothérapie transitoirement en lien avec la dysthyroïdie. Après un suivi médian de 9 mois [IC95% 7,5-10,3], un patient (6,7%) est décédé dans le groupe dysthyroïdie et 30 patients (33,3%) dans le groupe contrôle, avec une tendance à une meilleure survie globale dans le groupe dysthyroïdie (HR : 0,16 [IC95% 0,02-1,15] ; p=0,069).

Conclusion: Les dysthyroïdies, thyrotoxicose ou thyroïdite biphasique, sont fréquentes et imposent leur dépistage lors d’un traitement par Nivolumab.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.