W. Debbabi*a (Dr), M. Chibouba (Dr), I. Kharrata (Dr), A. Essida (Dr), S. Sameta (Dr)

a Hôpital Ibn Aljazzar, Kairouan, TUNISIE

* wideddebbabi@yahoo.fr

Introduction :

Nous rapportons le cas d’une patiente, atteinte d’une maladie de Gilbert chez qui une thyroïdite sub-aigüe de Quervain a été évoquée devant une accentuation de son ictère et un contexte infectieux trainant.

Observation :

Patiente âgée de 36 ans . Deux mois avant , la patiente a présenté une accentuation de son ictère avec fièvre à 38- 39 °C sans foyer infectieux évidents et sans prise médicamenteuse récente. Devant la présence d’un goitre douloureux la patiente nous a été adressée.

A l’examen : fièvre à 39 °C, ictère conjonctival, goitre homogène vasculaire douloureux.Au bilan: VS = 110 , CRP= 86 mg/ l, une hyper-bilirubinémie à prédominance libre et une hyperthyroïdie biologique ( TSH = 0,011 µUI/ml et FT4= 37,7 pmol/l ).

Les anticorps anti-TPO et anti RTSH sont négatifs , les anti-Thyroglobuline positifs . Les sérologies virales sont négatives.

Les explorations morphologiques sont en faveur d’une thyroïdite sub-aigüe de Quervain : thyroïde hétérogène, hypervascularisée avec des plages hypo-échogènes à l’échographie et à la scintigraphie une fixation thyroïdienne très faible.Une corticothérapie à la dose de 0,5 mg/kg/j a été entamé (le traitement par acide salicylique est à éviter vu qu'il est métabolisé par les enzymes UGT1A1, UGT1A3 ce qui peut être à l’origine d’une hépato-toxicité. L’évolution est marquée par la restitution de la fonction thyroïdienne.

Conclusion :

Le diagnostic d’une thyroïdite subaigue de Quervain est souvent aisé devant un contexte clinique évocateur. Cependant devant des tableaux atypiques il faut savoir l’évoquer notamment dans le cadre de fièvre au long cours afin d’instaurer rapidement un traitement adéquat en tenant compte du terrain.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.