Y. Gombeira (Dr), B. Couturiera (Dr), B. Corvilaina (Pr), A. Burniat*a (Pr)

a Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles, BELGIQUE

* agnes.burniat@erasme.ulb.ac.be

Introduction : Il existe de multiples médicaments susceptibles de causer une hyperprolactinémie. Cette élévation ne dépasse généralement pas 100 ng/ml sauf pour certains neuroleptiques, comme la risperidone, où cette élévation peut atteindre 200 ng/ml. Au-delà de cette valeur, le diagnostic de prolactinome est le plus probable.

Observations : Une patiente de 48 ans est admise pour mise au point d’une inappétence associée à des nausées, une perte de poids et une fatigue extrême. L’examen clinique révèle un IMC à 17,6 kg/m2 et une légère hypertension artérielle. La patiente ne présente ni gynécomastie, ni galactorrhée. Son traitement à domicile consiste en amitriptyline, L-thyroxine, pantoprazole, pilule oestro-progestative en continu (Yasmin), zolpidem, et dompéridone ou métoclopramide en alternance depuis plusieurs semaines. Une gastroscopie montre une oesophagite associée à une hernie hiatale. Le scanner abdominal est sans particularité. La biologie montre une hyperprolactinémie sévère (694 ng/ml). Une IRM hypophysaire décrit un micro-adénome de 5 mm de plus grand axe.

Un rythme hormonal de 24h réalisé après l’arrêt de sa pilule oestro-progestative et des anti-nauséeux montre une nette diminution des taux de prolactine (49 à 71 ng/ml). L’arrêt ultérieur de l’amitriptyline n’entraîne qu’une diminution marginale de la prolactinémie (49 à 56 ng/ml).

Discussion : Le cas de cette patiente décrit une hyperprolactinémie d’origine médicamenteuse inhabituellement sévère (près de 700 ng/ml), associée principalement à la prise d’anti-nauséeux. Il est en outre probable qu’un microprolactinome et/ou l’anxiodépression sévère présentée par la patiente aient aggravé l’élévation observée, comme en témoigne l’hyperprolactinémie modérée persistante malgré l’arrêt des médicaments incriminés.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.