M. Larbaoui*a (Dr), L. Braknia (Pr), A. Mimounib (Dr), EM. Haffafc (Pr), S. Ould Kabliaa (Pr)

a Service d'endocrinologie de l'hopital central de l'armée., Alger, ALGÉRIE ; b Service de chirurgie générale de l’hôpital central de l'armée., Alger, ALGÉRIE ; c Service de médecine nucléaire de l’hôpital central de l'armée., Alger, ALGÉRIE

* mou.larbaoui@gmail.com

Le cancer de la thyroïde est rare, néanmoins l'association de carcinome primitif et secondaire de la thyroïde reste exceptionnelle.

L'association de cancer de la thyroïde et du colon peut s'observer dans le cadre du syndrome de Gardner et du syndrome de Cowden à une fréquence de 0,6%.

Nous rapportons l'observation de la patiente R/A âgée de 60 ans,aux antécédents personnels de cancer du colon avec métastases hépatique et pulmonaire, traitée par chirurgie et chimiothérapie,qui présente un nodule thyroïdien compressif suspect, d'où l'indication d'une thyroïdectomie totale.

L'examen anatomopathologique retrouve un carcinome vésiculaire à cellules oncocytaires, avec images d’invasion capsulaire, à noter l'existence d’une infiltration néoplasique métastatique de type lieberkühnien en son sein.

A l’immunohistochimie, les cellules tumorales thyroïdiennes expriment la TG et les cellules tumorales coliques expriment la cytokératine 20.

Ce cancer est classé T4a N0 M0 à haut risque de récidive.

Le traitement est complété par une irathérapie, avec foyers d'hyperfixation dans la région cervicale au balayage post thérapeutique.

Les métastases intra-thyroïdiennes sont le plus souvent secondaires aux cancers du rein, sein, mélanome et très rarement le colon.

80% de ces localisations secondaires sont mises en évidence dans les 3 ans qui suivent la prise en charge de la lésion primitive.

Ces métastases semblent être favorisées par l'apparition d'un événement propitiatoire: Adénome, thyroïdite lymphocytaire chronique, carcinome thyroïdien générant un micro-environnement favorable ce qui peut être le cas de notre patiente.

Le pronostic dépend de la lésion primitive et du caractère uni- ou multi-viscéral des métastases.

Des survies prolongées au-delà de 10 ans ne sont pas exceptionnelles.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.