CO-44

J. Garon Czmil*a (Dr), N. Petitpainb (Dr), F. Roubyc (Dr), M. Sassierd (Dr), S. Babaie (Dr), M. Yelehe-Okoumab (Dr), G. Werhyaf (Pr), M. Kleinf (Pr), P. Gilletb (Pr)

a Service d'Endocrinologie CHRU de Nancy - CRPV, Vandoeuvre Les Nancy, FRANCE ; b CRPV, Nancy, FRANCE ; c CRPV, Marseille, FRANCE ; d CRPV, Caen, FRANCE ; e CRPV, Créteil, FRANCE ; f Service d'Endocrinologie CHRU de Nancy, Vandoeuvre-Lès-Nancy, FRANCE

* julie.garon@wanadoo.fr

Introduction

Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire (ICI) représentent une avancée considérable dans la prise en charge et la survie de cancers comme le mélanome ou le carcinome bronchique non à petites cellules. Cependant ils induisent des effets indésirables inhabituels, tels que des hypophysites, peu décrites par ailleurs.

Notre étude rétrospective décrit les caractéristiques des hypophysites déclarées au réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance.

Matériel & Méthodes

Requête sur l’ensemble des cas d’endocrinopathies enregistrés dans la base nationale de Pharmacovigilance avant le 30 avril 2017, avec sélection des cas d’hypophysite imputables au nivolumab, à l’ipilimumab ou au pembrolizumab et revues par un endocrinologue et un pharmacologue.

Résultats

61 hypophysites ont été retenues, concernant 31 femmes et 30 hommes. L’ipilimumab était la molécule la plus représentée (59%). La plupart des cas (51%) correspondait à une atteinte de grade 3 et la majorité (88%) à un déficit corticotrope. Les cas avec atteinte thyréotrope et/ou gonadotrope étaient respectivement de 20% et 2%. Cinq patients (8%) ont présenté un panhypopituitarisme. L’IRM hypophysaire était en faveur d’une hypophysite dans 50% lorsqu’elle était réalisée. Aucun patient n’a récupéré sa fonction hormonale antérieure. Le délai moyen de survenue était significativement plus court avec l’ipilimumab (93 jours vs 213 p=0,005).

Conclusion

Les hypophysites sont des effets indésirables caractéristiques des ICI et génèrent des déficits qui ne récupèrent pas à distance de l’évènement, contrairement à ce qui est observé avec les thyroïdites. Les patients doivent alors bénéficier d’une prise en charge coordonnée et adaptée aux déficits du patient.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.