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E. Fasciglione*a (Mlle), H. Cebulab (Dr), S. Balogluc (Dr), B. Goichota (Pr)

a Service de Médecine Interne, Endocrinologie et Nutrition CHU, Strasbourg, FRANCE ; b Service de Neurochirurgie CHU, Strasbourg, FRANCE ; c Service de Neuroradiologie CHU, Strasbourg, FRANCE

* els67@hotmail.com

Introduction : L’abcès hypophysaire (AH) représente 1% des lésions hypophysaires, diagnostiqué en per ou post-opératoire par une présentation aspécifique.

Observations : Nous décrivons trois cas d’AH chez deux femmes et un adolescent de respectivement 19, 45 et 16 ans. Au diagnostic, un syndrome tumoral associé à une insuffisance corticotrope isolée ou avec une insuffisance thyréotrope et gonadotrope étaient présents. Les hypothèses préopératoires étaient une récidive d’adénome hypophysaire non fonctionnel (ANF), un craniopharyngiome, un kyste de la poche de Rathke et une récidive d’histiocytose langerhansienne. La culture identifiait Staphylococcus epidermidis/Propionibacterium acnes, Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus/Propionibacterium acnes. Des facteurs de risques étaient identifiés : fracture du rocher, ANF et immunosuppression. Les troubles endocriniens étaient résolutifs ou persistants à type de diabète insipide et insuffisance thyréotrope et corticotrope. Aucune récurrence n’était constatée après 3,12 et 60 mois de suivi.

Discussion : La fréquence faible des AH alors que la chirurgie transsphénoïdale passe par les cavités nasales non stériles peut être expliquée par l'antibioprophylaxie pré-opératoire. La physiopathologie reste inconnue, une infection rétrograde du sinus sphénoïdal est avancée ; favorisée par la présence d’une lésion préexistante perturbant la circulation sanguine locale responsable d’un environnement immunologique favorable à la croissance bactérienne. Le matériel utilisé pour reconstruire la selle turcique peut favoriser une infection postopératoire. Un hypersignal à l’IRM en séquence de diffusion associé à une restriction en ADC peut aider à différencier un AH d’autres lésions hypophysaires. Les micro-organismes sont fréquemment des germes commensaux des flores bucco-pharyngées et cutanées, responsable d’AH en présence d’un facteur favorisant.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.