II-05

G. Mithieux*a (Dr)

a Inserm 1213, Lyon, FRANCE

* gilles.mithieux@inserm.fr

Les fibres alimentaires (fermentées par le microbiote intestinal en acides gras à chaîne courte ou AGCC) que l'on trouve dans les fruits et légumes induisent des effets anti-obésité et anti-diabète, dont les mécanismes étaient mal compris. Des données récentes ont indiqué que la néoglucogenèse intestinale (NGI), une fonction promouvant des effets bénéfiques sur l'homéostasie énergétique à travers une signalisation centrale, joue un rôle clé dans les effets bénéfiques des fibres alimentaires. Nous avons montré que les AGCC propionate et butyrate, qui sont générés par la fermentation des fibres par le microbiote intestinal, activent la NGI par des mécanismes complémentaires. Le butyrate active localement l'expression des gènes de la NGI tandis que le propionate est substrat de la NGI et active l'expression de ses gènes par l’intermédiaire d'un circuit neuronal intestin-cerveau (1). Plus récemment, nous avons montré que le précurseur du propionate dans le métabolisme bactérien, le succinate, est également un substrat de la NGI et contribue ainsi aux bénéfices des fibres (2). Les bénéfices sur le poids corporel et le contrôle glycémique induits par les AGCC, le succinate, ou les fibres alimentaires chez la souris normale sont absents chez les souris déficientes pour la NGI, en dépit de modifications similaires de la composition du microbiote intestinal (1,2). Ainsi, la régulation de la NGI par les AGCC et le succinate explique les avantages métaboliques associés aux fibres alimentaires.

1) De Vadder F et al (2014) Cell, 156: 84-96

2) De Vadder F et al (2016) Cell Metab, 24: 151-157

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.