M. Haissaguerre*a (Dr), A. Simoneaua (Mme), P. Schwartzb (Dr), A. Ferrierea (Dr), D. Smithc (Dr), A. Tabarina (Pr)

a Endocrinologie CHU Bordeaux, Pessac, FRANCE ; b Médecine Nucléaire CHU Bordeaux, Pessac, FRANCE ; c Oncologie Digestive CHU Bordeaux, Pessac, FRANCE

* magalie.haissaguerre@chu-bordeaux.fr

Le traitement symptomatique des insulinomes associe la fragmentation des repas, le diazoxide, les corticoides et les analogues de la somatostatine. L’évérolimus a prouvé son efficacité anti-sécrétoire dans le traitement des insulinomes. L’effet des anti-cancéreux comme la chimiothérapie ou la lutathérapie sur le contrôle des hypoglycémies est moins documenté.

Une patiente de 68 ans a été hospitalisée pour des hypoglycémies organiques sévères avec hyperinsulinémie à 40UI/L en regard d’une glycémie à 0,20 g/L. Elle était suivie depuis 2004 pour une tumeur neuroendocrine pancréatique bien différenciée de grade 2, initialement non sécrétante, métastatique au niveau hépatique, ganglionnaire et osseux, progressive après 2 ans de traitement par évérolimus. Les hypoglycémies sont apparues rapidement avec une progression morphologique de la maladie en 6 mois. La patiente a été traitée par règles hygiéno-diététiques, diazoxide, corticoides, analogues de la somatostatine et reprise de l’évérolimus. Malgré ces traitements, les hypoglycémies ont persisté, en particulier en fin de nuit, et la patiente est devenue dépendante de la perfusion de sérum glucosé.

Devant l’efficacité très réduite des médicaments et l’apparition d’oedèmes diffus en rapport avec le diazoxide et les perfusions, une chimiothérapie par capecitabine a été débutée en urgence, à visée anti-sécrétoire, associée à une lutathérapie. Après 10 jours de capecitabine et une première cure de lutathérapie, la patiente a pu être sevrée des traitements hypoglycémiants et des perfusions glucosées. L’efficacité anti-tumorale du traitement n’a pas encore été mesurée, mais l’efficacité anti-sécrétoire est remarquable.

Ainsi l’association chimiothérapie-lutathérapie pourrait constituer une option thérapeutique intéressante pour certaines tumeurs neuroendocrines.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.