A. Rouland*a (Dr), A. Nguyena (Dr), C. Fourmonta (Dr), M. Lapraya (Mlle), B. Vergesb (Pr), JM. Petitb (Pr), B. Bouilletb (Dr)

a CHU Dijon, Dijon, FRANCE ; b CHU Dijon, Unité INSERM LNC-UMR 1231, Université de Bourgogne, Dijon, FRANCE

* alexia.rouland@chu-dijon.fr

Introduction : L’hypercorticisme est une pathologie rare et l’utilisation de la métyrapone est peu fréquente. Le surdosage en métyrapone se traduit habituellement par des symptômes gastro-intestinaux et une insuffisance surrénalienne aiguë.

Observation : Un diagnostic d’hypercorticisme est réalisé chez un homme de 28ans. Un traitement par métyrapone 250mg deux fois par jour est débuté pour contrôler l’hypercorticisme.

Le patient est hospitalisé pour une intoxication médicamenteuse volontaire avec 100 comprimés de métyrapone. Un diagnostic d’insuffisance surrénalienne aigue est posé devant des douleurs abdominales, des vomissements, une asthénie et une hypotension. Il ne présente pas de myalgies. Son bilan biologique montre une rhabdomyolyse avec des CPK à 8 fois la normale, ainsi qu’une élévation des ALAT à 1.2 fois la normale et des ASAT (3.9N). Le bilan d’hépatopathie est normal. Ces paramètres se normaliseront progressivement avec l’arrêt de la métyrapone.

Le traitement est repris et augmenté à six comprimés par jour. Le bilan hépatique et les CPK restent normaux.

Discussion : Nous décrivons ici le premier cas à notre connaissance de rhabdomyolyse suite à une prise massive de métyrapone. Devant la temporalité des faits, l’absence d’autre cause retrouvée ainsi que l’amélioration du bilan après arrêt du traitement, nous pensons que l’imputabilité de la métyrapone peut être retenue dans l’apparition de la rhabdomyolyse.

Il apparaît donc important de rechercher une rhabdomyolyse en cas de surdosage en métyrapone et d’être vigilant en cas d’apparition de myalgies chez les patients prenant ce traitement notamment à fortes doses.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.