Résumé

CO-61

Les cellules d’îlot périnatales exprimant la gastrine peuvent servir de cellules d’origine de gastrinomes pancréatiques

Dr R. BONNAVIONa, Dr R. JAAFARa, Mme D. RIPOCHEa, Dr E. LETEURTREb, Dr Y. CHENc, Pr J. REHFELDd, M. F. LEPINASSEe, Dr V. HERVIEUe, Pr F. PATTOUf, Pr MC. VANTYGHEMf, Pr JY. SCOAZECa, Dr P. BERTOLINOa, Dr CX. ZHANGa

a Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, Equipe 4, Lyon ; b CHRU de Lille, Lille ; c Peking Union Medical College Hospital, BeiJing ; d University of Copenhagen, Copenhagen ; e Hôpital Edouard Herriot, Service d'Anatomie Pathologique, Lyon ; f INSERM UMR 859, Lille

Objectif

Les gastrinomes pancréatiques sont des tumeurs fréquemment observées parmi les tumeurs endocrines malignes du pancréas, alors que les cellules exprimant la gastrine ne sont pas détectables dans le pancréas adulte normal. Des études antérieures ont décrit l'existence de cellules périnatales pancréatiques exprimant la gastrine chez les mammifères. Cependant, la nature et le rôle de ces cellules restent à définir.

Matériels et Méthodes

Nous avons utilisé le traçage de lignage cellulaire chez la souris afin de caractériser les cellules pancréatiques exprimant la gastrine. Nous avons étudié le rôle de ces cellules dans le développement de gastrinomes pancréatiques en utilisant trois modèles murins Men1-déficients et trois cohortes de tumeurs d’îlot humaines.

Résultats

Nous avons détecté les cellules exprimant la gastrine dans le pancréas à partir d’E12.5 jusqu'à P7. La majorité de ces cellules, dérivées de progéniteurs Ngn3+,  co-exprimaient le glucagon, alors que 4% co-exprimaient l’insuline, indiquant qu'elles représentent une sous-population temporaire de cellules alpha et bêta. En accord avec leur ontogénie, l’invalidation du gène Men1 dans les progéniteurs Ngn3+, ou dans les cellules bêta ou alpha a conduit au développement de tumeurs pancréatiques gastrine+. Enfin, nous avons détecté l'expression de la gastrine dans 9/34 tumeurs d’îlot NEM1, dans 5/35 tumeurs d’îlot sporadiques non-fonctionnelles (NF), et dans 2/20 insulinomes sporadiques. Ces données sont cohérentes avec les observations sur nos modèles murins.

Conclusion

Nos travaux indiquent que les cellules pancréatiques périnatales exprimant la gastrine représentent des sous-populations temporaires de cellules alpha et bêta, et peuvent servir de cellule d'origine de gastrinomes pancréatiques.