Résumé

CO-37

Impact des estrogènes endogènes et de leurs récepteurs sur le risque artériel ischémique chez les femmes ménopausées : l’étude cas-cohorte des 3 Cités

Dr V. SCARABIN-CARRÉa, Dr S. BRAILLY-TABARDb, Pr ML. ANCELINc, Pr P. GAUSSEMd, Dr M. ALHENC-GELASd, Pr A. GUIOCHON-MANTELb, Dr M. CANONICOa, Pr PY. SCARABINa

a Centre de recherches en Epidémiologie et Santé des Populations (UMR-S 1018) Inserm, Equipe 8 "Hormones et Maladies Cardiovasculaires", Université Paris Sud, Villejuif ; b Service de Génétique Moléculaire, Pharmacogénétique et Hormonologie, Hôpital de Bicêtre, APHP - Inserm UMR-S693, Université Paris Sud, Le Kremlin-Bicêtre ; c Inserm U1061, Université de Montpellier, Montpellier ; d Inserm U765, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, APHP, Laboratoire d'Hématologie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris

Contexte : Des travaux récents ont suggéré que des concentrations élevées d’estrogènes endogènes augmentaient le risque de maladies artérielles ischémiques chez les femmes ménopausées. Cette association pourrait être modulée par des polymorphismes génétiques identifiés dans les récepteurs des estrogènes (ER).

Méthodes : Dans l’étude cas-cohorte des Trois Cités, les taux plasmatiques du 17β-estradiol et 5 polymorphismes ER ont été analysés chez des femmes ménopausées de plus de 65 ans sans traitement hormonal. Cette étude comprenait un échantillon aléatoire de 533 sujets et 105 cas incidents de maladies artérielles ischémiques survenus après quatre années de surveillance. Un modèle de Cox ajusté sur les facteurs de risque cardiovasculaire a permis d'estimer les hazard ratios (HR) de maladies artérielles ischémiques associés à un écart-type d’estradiol en fonction des génotypes ER. Le rôle médiateur de l’hémostase et de l’inflammation a été également analysé.

Résultats : Les génotypes ER n’étaient associés significativement ni au risque artériel ischémique, ni à l’estradiol. Globalement, le risque artériel ischémique augmentait significativement avec l’estradiol (HR:1.40, IC95%:1.11-1.77). En stratifiant par génotype, cette association était retrouvée chez les femmes porteuses de rs9340799-AA mais pas chez celles avec rs9340799-AG/GG (HR:1.62, IC95%:1.22-2.17;HR:1.03, IC95%:0.81-1.30 respectivement, interaction p<0.05). La prise en compte des paramètres de l'hémostase diminuait le risque d’un tiers chez les femmes porteuses de  rs9340799-AA (HR:1.41, IC95%:1.06-1.90).

Conclusion : Le génotype ESR1-rs9340799 peut moduler l’augmentation du risque artériel ischémique liée aux estrogènes endogènes chez les femmes ménopausées âgées. Cet effet pourrait être en partie expliqué  par une hypercoagulabilité.