Résumé

P2-073

L’exposition anténatale aux anti-psychotiques chez la souris induit une programmation multi-générationnelle et sexe-spécifique de la prise de poids et de la susceptibilité au diabète

Mlle E. COURTYa, Dr P. GOBALAKICHENANEb, Mlle M. GARCIAa, Mlle T. LEDENTa, Pr D. MITANCHEZa, Pr B. FÈVEc, Dr M. BUYSEd

a Centre de Recherche Saint-Antoine INSERM-Paris 6 UMR S_938, Paris ; b Centre de Recherche Saint-Antoine INSERM-Paris 6 UMR S_938; Service de Néonatologie, Hôpital Trousseau, APHP, Paris ; c Centre de Recherche Saint-Antoine INSERM-Paris 6 UMR S_938; Service d'Endocrinologie, Hôpital Saint-Antoine, APHP, Paris ; d Centre de Recherche Saint-Antoine INSERM-Paris 6 UMR S_938; Pharmacie, Hôpital Saint-Antoine, APHP; UFR de Pharmacie, Université Paris 11, Paris

 Introduction : Les antipsychotiques induisent des effets secondaires métaboliques majeurs, notamment obésogènes et diabétogènes. Bien qu’ils soient prescrits chez la femme enceinte et passent la barrière placentaire, leur conséquences métaboliques sur la descendance sont actuellement inconnues.

Objectifs: Etudier l’impact métabolique trans-générationnel de souris exposées aux antipsychotiques pendant leur gestation.

Méthodes : Les antipsychotiques (olanzapine ou halopéridol) ont été administrés par minipompes osmotiques à des souris CD1 pendant les 2 dernières semaines de gestation. La descendance femelle F1 obtenue a été croisée avec des mâles non exposés pour obtenir la génération F2. Les descendances F1 et F2 ont été suivies en termes de poids, tolérance au glucose, sensibilité à l’insuline, et composition corporelle.

Résultats : La descendance F1 exposée aux antipsychotiques a un poids de naissance plus faible, suggérant un retard de croissance intra-utérin. Dès 5 semaines existe un dimorphisme sexuel avec une réduction pondérale chez les mâles et une prise pondérale chez les femelles. A 3 mois aucune altération du métabolisme glucidique n’est observée. A 1 an le dimorphisme persiste avec chez les mâles, une réduction pondérale, un profil glucidique normal associé à une dyslipidémie, et chez les femelles une prise de poids associée à une intolérance au glucose avec insulinorésistance. Il existe en parallèle des modifications d’expression des facteurs adipogéniques. Etonnamment, la descendance F2 présente dès 3 mois une altération du métabolisme glucidique associée à une prise de poids.

Conclusion : L’exposition anténatale aux antipsychotiques modifie de façon sexe-spécifique la programmation trans-générationnelle de la vulnérabilité métabolique.