Résumé

POP-021

L’atrazine inhibe la prolifération in vitro de cellules séminomateuses humaines via une interaction entre récepteur aux estrogènes nucléaire classique (ERbeta) et membranaire non classique (GPER/GPR30)

N. Chevalier*a (Dr), R. Paul-Bellonb (Dr), P. Fenichela (Pr)

a INSERM UMR U1065/UNS - C3M & CHU de Nice - Service d'Endocrinologie, Diabétologie et Médecine de la Reproduction, Nice, FRANCE ; b INSERM UMR U1065/UNS - C3M, Nice, FRANCE

* chevalier.n@chu-nice.fr

Objectifs :

L’atrazine est un herbicide interdit en Europe depuis 2002 en raison d’un rôle perturbateur endocrinien (estrogéno-mimétique) et de sa bioaccumulation dans les eaux résiduaires. Peu de données toxicologiques sont disponibles chez l’homme.

Matériel & Méthodes :

Etude sur la prolifération cellulaire in vitro (lignée cellulaire de séminome humain, JKT-1) de doses croissantes de 17béta-estradiol (E2), de bisphénol A (BPA) et d’atrazine, avec ou sans antagonistes spécifiques de ERbeta ou de GPER/GPR30.

Résultats :

Dans notre modèle n’exprimant pas ERalpha, nous avons précédemment rapporté qu’à doses faibles (nM), E2 inhibait la prolifération cellulaire via le récepteur ERbeta, alors que le BPA stimulait la prolifération cellulaire via un récepteur membranaire GPER/GPR30. Le BPA est très affin pour GPER/GPR30 mais pas pour ERbeta, E2 présentant une affinité inverse, expliquant ainsi les courbes dose-réponse observées, en U inversé, en miroir l’une de l’autre.

L’atrazine reproduit l’effet inhibiteur de E2 sur la prolifération cellulaire selon une courbe dose-réponse linéaire. La signalisation de l’atrazine implique le récepteur membranaire GPER/GPR30, comme pour le BPA, mais avec un effet inverse, suggérant une interaction entre GPER/GPR30 et ERbeta, comme observé avec ERalpha dans le cancer de l’ovaire (Maggiolini, 2015).

Discussion :

Nous montrons donc que deux perturbateurs endocriniens estrogéno-mimétiques sont capables d’interagir avec un même récepteur membranaire mais en conditionnant des effets opposés sur la prolifération cellulaire, en raison d’un cross-talk entre récepteurs classiques nucléaires et non classique membranaire. Ceci illustre les difficultés pour prédire à priori l’effet toxique d’une substance organique sur sa seule structure chimique.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.

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