Résumé

P172

Une hyperthyroïdie énigmatique… de l’importance des interférences dans les dosages hormonaux

B. Decoudier*a (Dr), B. Delemera (Pr), A. Maaroufb (Dr), A. Tourbahb (Pr), D. Marotc (Dr)

a CHU de Reims, service Endocrinologie-Diabète-Nutrition, Reims, FRANCE ; b CHU de Reims, service Neurologie, Reims, FRANCE ; c CHU de Reims, laboratoire de Biochimie, Reims, FRANCE

* bdecoudier@chu-reims.fr

La qualité et la fiabilité des dosages hormonaux occupent une place prépondérante en Endocrinologie.

Un patient est référé pour la découverte sur bilan systématique d’une hyperthyroïdie majeure : TSH < 0,01, T4L > 77 ng/l (N : 9-17), T3L 8 ng/l (N : 2-4,4).

Il présente une sclérose en plaque, son seul traitement est de la biotine (vitamine B8) dans le cadre d’un protocole.

Il n’a aucun symptôme d’hyperthyroïdie, la thyroïde n’est pas palpable.

L’échographie est normale, l’ensemble des anticorps anti-thyroïdiens est négatif.

Rien ne permet de suspecter une surcharge iodée.

Aucune étiologie n’est retrouvée.

L’hypothèse principale apparaît alors être une probable interférence dans les dosages, faussant ainsi les résultats.

La biotine est connue pour interférer fortement dans les immunodosages biochimiques basés sur la technique biotine-streptavidine (utilisée par notre laboratoire) : résultats faussement augmentés si méthode « par compétition » ou faussement diminués si méthode « sandwich ».

Nos techniques de dosages (compétition pour T3L et T4L, sandwich pour la TSH) donnaient un profil biologique d’hyperthyroïdie concordant entre les différentes hormones d’autant plus que la posologie de biotine était à de fortes doses, supra-physiologiques.

Des contrôles du sérum avec deux autres techniques confirment l’hypothèse, retrouvant un bilan thyroïdien strictement normal.

Ce cas montre l’importance d’une analyse « critique » des résultats biologiques (surtout avec une clinique discordante) amenant parfois à rechercher des interférences, qui, bien que fréquentes, sont souvent sous-estimées.

Il souligne également la nécessité d’une collaboration étroite avec le Biologiste afin d’éviter certains diagnostics erronés.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.

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