Résumé

PA-050

Quand un sein cache un ovaire entouré de thyroïde : association d'un carcinome mucineux infiltrant du sein à un goitre ovarien malin.

M. Habiles*a (Dr), C. Chekmana (Dr), MA. Mansouria (Dr), O. Hocinea (Dr), N. Raissia (Dr), H. Ali Khodjaa (Dr), R. Layounea (Dr), A. Djennaouia (Pr)

a Centre Pierre et Marie Curie / Clinque Debussy, Alger, ALGÉRIE

* dr.mhabiles@gmail.com

Introduction : Les goitres ovariens (Struma ovarii) sont des tumeurs rares de l’ovaire de type tératome monodermique comprenant une majorité de tissu thyroïdien. Souvent décrits chez la quinquagénaire, leur découverte est parfois fortuite à l’examen histologique d'une pièce opératoire. La plupart sont bénins et la transformation maligne est exceptionnelle (moins de 1%).

Observation : Femme de 70 ans présentant un carcinome infiltrant du sein gauche, dont le bilan d’extension objective un processus expansif solido-kystique de la loge ovarienne gauche fortement évocateur d’un tératome immature dégénéré. L’examen clinique retrouvait une masse palpable en latéro-utérin gauche, mobile, à limites imprécises. Marqueurs tumoraux CA125 et CA15-3 négatifs. Traitement : mastectomie gauche avec curage axillaire ipsilatéral et annexectomie gauche. L’analyse anatomo-pathologique, conclut à un carcinome mucineux infiltrant du sein de grade 2 de SBR et à un tératome mature pluri-tissulaire avec transformation du goitre ovarien en carcinome papillaire. Echographie thyroïdienne : nodule droit classé TIRADS 3, cytologie bénigne et euthyroïdie. Thyroïdectomie totale programmée.

Discussion : Les goitres ovariens malins peuvent être à l’origine de perturbations du bilan thyroïdien, de dissémination péritonéale, voire de localisations secondaires à distance, d’où l’intérêt d’une surveillance rigoureuse des patientes opérées. Leur ponostic est habituellement favorable pour les lésions limitées à l’ovaire alors qu’il l'est moins pour les formes peu différenciées et métastatiques. Ils posent le problème de la thyroïdectomie totale complémentaire, la place de l’irathérapie n'est pas encore établie et le curage ganglionnaire reste discutable. Cette association à un carcinome du sein mériterait un complément d'étude génétique.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.