M. Ammar*a (Dr), M. Elleucha (Dr), D. Ghorbela (Dr), F. Mnifa (Pr), M. Mnif Fekia (Pr), N. Charfia (Pr), N. Rekika (Pr), M. Abida (Pr)

a Service d’endocrinologie et diabétologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, TUNISIE

* ammar_mouna@hotmail.fr

Introduction :

L'apoplexie hypophysaire est une entité clinique rare, qui correspond à un infarctus ou à une hémorragie survenant au sein d’un adénome hypophysaire. Elle associe des céphalées brutales, des troubles de conscience, des signes endocriniens et des troubles visuels parfois sévères qui peuvent menacer le pronostic fonctionnel. L’objectif de notre travail est d’étudier les caractéristiques cliniques et biologiques, les facteurs de risque ainsi que les aspects thérapeutiques de l’apoplexie hypophysaire.

Patients et méthodes :

Étude rétrospective portant sur 28 patients, hospitalisés au service d’endocrinologie CHU Hédi Chaker Sfax, durant une période de 15ans (2000-2015).

Résultats :

Il s’agit de 13 hommes et 15 femmes ayant un âge moyen de 51,1 ans. Un antécédent d’adénome connu était noté dans 32,14% des cas. L’apoplexie était inaugurale dans 67,85 % des cas. Tous les patients avaient présenté un syndrome tumoral hypophysaire. Une insuffisance antéhypophysaire (IAH) était notée dans 82 % des cas. L’axe gonadotrope était le plus touché suivi par l’axe thyréotrope et corticotrope. Un facteur déclenchant de l’apoplexie était noté dans 42,8 % des cas. Une chirurgie de décompression a été réalisée chez 60,7 % des patients. L’évolution à 3 mois post opératoire était marquée par une amélioration du syndrome tumoral hypophysaire dans 35,7 % des cas, normalisation de la fonction hypophysaire dans 25 % des cas et installation de novo d’une IAH dans 25 % des cas.

Conclusion :

L’apoplexie hypophysaire constitue une urgence diagnostique et thérapeutique. En fait, l’évolution est conditionnée par un diagnostic et une prise en charge précoce permettant de préserver le pronostic visuel et vital.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.