Statut osseux des patients atteints du syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes : cohorte nationale du centre de référence
P. Thuillier*a (Dr), V. Kerlana (Pr), D. Mirebeau-Prunierb (Dr), P. Rodienc (Pr), F. Illouzc (Dr)
a Service d’Endocrinologie, Diabétologie et Maladies Métaboliques, CHRU de BREST – France, Brest, FRANCE ; b Département de Biochimie Génétique, CHU de ANGERS – France, Angers, FRANCE ; c Centre de Référence des Pathologies de la Réceptivité Hormonale, CHU de ANGERS – France, Angers, FRANCE
* philippe.thuillier@chu-brest.fr
Introduction: Peu d'études ont évalué le statut osseux des patients porteurs d’un syndrome de résistance aux hormones thyroïdiennes (SRHT). Certaines suggèrent une densité minérale osseuse (DMO) plus basse. Cette étude évalue le statut osseux des patients atteints d’un SRHT, à partir de la cohorte nationale du centre de référence.
Matériels et méthodes: Les données cliniques, biologiques et d’ostéodensitométrie étaient recueillies à partir des 238 patients porteurs d’une mutation du gène THRB. Les valeurs de T3L et T4L étaient exprimées en multiples de la borne supérieure de la normale (xN).
Résultats: Quarante-cinq patients (28 adultes,17 enfants,15H,30F) ont été inclus. L’âge adulte moyen est de 31,9+/-22,4ans. La DMO fémorale cervicale(n=21) est normale chez 67% et pathologique chez 33% (5 ostéopéniques, 2 ostéoporotiques) des patients. La DMO lombaire(n=30) est normale chez 60% et pathologique chez 40% (8 ostéopéniques, 4 ostéoporotiques) des patients. Sur la DMO lombaire, les patients avec une T4L et T3L≥1.5N n’étaient pas plus ostéopéniques/ostéoporotiques que les patients avec une T4L et T3L<1.5N (p=0.822 et p=0.638 respectivement). Sur la DMO fémorale cervicale, les patients avec une T4L et T3L≥1.5N n’étaient pas plus ostéopéniques/ostéoporotiques que les patients avec une T4L et T3L<1.5N (p=0.848 et p=0.357 respectivement). La phosphorémie était plus basse chez les patients ayant une T3L≥1,5N versus <1,5N (1.05 vs 1.31 mmol/L ; p =0.04).
Conclusion: Notre étude retrouve une DMO pathologique chez 33% (col fémoral) et 40% (lombaire) des patients porteurs d’un SRHT par mutation THRB. Des niveaux élevés de T3L, T4L n’étaient pas plus associés à une DMO pathologique
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.