CO-029

AL. Castell*a (Dr), S. Le Furb (Dr), C. Isis-Diabc (Dr), P. Bougnèresa (Pr)

a Hopital Bicêtre, Kremlin Bicêtre, FRANCE ; b Hopital Bicêtre, Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; c Centres de diabétologie pédiatrique, 99 Villes, FRANCE

* anne-laure.castell@aphp.fr

Les pompes à insuline connaissent un engouement récent des pédiatres français, y compris dans des centres peu spécialisés. Quelques études, portant sur peu de cas, en ont fait la promotion sans apporter globalement d'évidence de leurs avantages, comme le montrent des revues à plus large échelle. Mais la pratique médicale ne suit pas toujours l' "evidence-based medicine".

Nous avons analysé 3137 enfants de la cohorte ISIS-DIAB ayant >1an de diabète, suivis dans 99 centres de toute taille et toutes régions. Le regard a porté sur les 6 derniers mois de traitement: 694 patients sous pompe, 2443 sous multi-injections (2 à 4/jr). Selon les centres, la proportion de pompes allait de 0 à 65%. Les enfants sous pompe étaient plus jeunes (9,2 vs 10,6 ans; 2.10-6) et de milieu socio-culturel comparable. L'HbA1c moyenne était 7,8% sous pompe, 7,9% sous injections. Une hypoglycémie sévère était survenue chez 3,5% des enfants sous pompe (vs 5,4% NS). Une acidocétose chez 2,7% des pompes (vs 2,7%). Un surpoids chez 10,7% des pompes (vs 10,4%). La dose quotidienne d'insuline était 0,82 u.k.j sous pompe (vs 0,95; 2.10-16).

Les grands centres universitaires (>200 patients) avaient les mêmes résultats pour leurs patients sous pompe (HbA1c 7,8%) que les petits centres (7,8%). Mais un fort effet centre révélait des disparités d'expertise.

Sur le terrain de la vraie vie, les pompes n'ont pas de supériorité. Le choix de ce traitement coûteux doit donc s'effectuer sur des critères individuels, et démontrer son intérêt au cas par cas.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.