H. El Fekiha (Dr), Y. Hasni*a (Dr), S. Ouardania (Dr), I. Bayara (Dr), M. Kacema (Pr), M. Chadlia (Pr), A. Maaroufia (Pr), K. Acha (Pr)

a CHU Farhat Hached Service Endocrinologie, Sousse, TUNISIE

* y.hasni@gmail.com

Introduction :

La L-asparaginase fait partie des protocoles de chimiothérapie utilisés dans le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques. Elle peut induire des troubles de la tolérance glucidique qui sont aggravés par l'utilisation concomitante des corticoïdes. Nous rapportons l’observation d’une jeune fille traitée par chimiothérapie (protocole de Saint Jude) et qui a présenté une acidocétose inaugural.

Observation :

Il s’agit d’une patiente âgée de 18 ans, aux antécédents familiaux d’hémopathies malignes, de vitiligo, sans diabète , suivie pour leucémie aigue lymphoblastique sous chimiothérapie (dexaméthasone, vincristine, L-asparaginase) avec control glycémique régulier normal. Quinze jours aprés sa dernière cure, elle a été admise au service de réanimation médicale dans un état de choc hypovolémique secondaire à une acidocétose diabétique avec une pancréatite aigue stade C. Après amélioration, elle a été transféré à notre service. Son IMC était à 22 kg/m2. A la biologie, l'HBA1C à 7,8%, la protéinurie de 24h négative, les anticorps anti-GAD et anti-IA2 négatifs. elle était mise sous une faible dose d’insuline glargine depuis 11 mois avec un bon équilibre glycémique.

Discussion:

La L-asparaginase peut induire une hyperglycémie dans environ 10% des cas, en diminuant la sécrétion d’insuline et en altérant la fonction des récepteurs à l’insuline, à noter qu’une corticothérapie concomitante peut contribuer à cet effet. La toxicité sur le pancréas était décrite dans environ 8,5% des enfants recevant la L-asparaginase, ce qui peut se traduire par une hyperglycémie dans 2,5 à 23% des cas. Chez cette patiente, l’évolution et la négativité des anticorps plaident plutôt vers l’origine iatrogène du diabète.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.