JL. Mandel*a (Pr)

a IGBMC (CNRS-INSERM-U.de Strasbourg), Collège de France, Illkirch - Strasbourg Eurométropole, FRANCE

* jlmandel@igbmc.fr

La révolution CRISPR-Cas9 a éclaté dans le monde de la recherche, notamment biomédicale, début 2013, avec un nombre d’articles scientifiques annuels passant de 30 en 2011 à 200 en 2013 et 1100 en 2015, rapportant des développements méthodologiques et des applications très diverses en recherche, et générant des espoirs de développements thérapeutiques et des craintes quant à des modifications incontrôlées et transmissibles du génome humain. J’aborderai successivement :

  1. La courte et étonnante histoire de l’émergence de CRISPR-Cas comme sujet d’étude au départ très confidentiel et limité à la microbiologie (2000-2012)
  2. Les principes du « genome editing » et les deux modes principaux de mécanismes cellulaires utilisés : la recombinaison homologue, très précise mais dont l’efficacité est très variable et souvent faible, et le "non-homologous end-joining" (NHEJ), et les applications pour la génération de modèles animaux de maladies humaines.
  3. D’autres applications issues du bricolage du système CRISPR-Cas9, telles que la stimulation ou l’inhibition ciblée de l’expression d’un gène
  4. Quelques perspectives d’applications thérapeutiques pour des maladies génétiques ou virales (SIDA), et les limites actuelles
  5. Les aspects éthiques liés à de potentielles modifications transmissibles du génome humain, tout en soulignant le côté totalement fantasmatique de prédictions quant à l’amélioration des possibilités humaines (« homme augmenté »), par exemple capacités intellectuelles ou longévité.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.