H. Oueslati*a (Dr), M. Yazidib (Dr), M. Chihaouib (Dr), F. Chakerb (Dr), O. Rejebb (Dr), H. Slimaneb (Pr)

a Faculté de médecine de Tunis, Tunis, TUNISIE ; b Hôpital La Rabta/Faculté de médecine de Tunis, Tunis, TUNISIE

* oueslati.hiba@hotmail.fr

Objectif : Etudier les particularités épidémiologiques, cliniques et évolutives de la cardiothyréose.

Méthodes : 538 dossiers d’hyperthyroïdie ont été colligés à partir du registre des malades hospitalisés au service d’endocrinologie de l’hôpital « La Rabta » de Tunis entre l’année 2000 et 2015. Le diagnostic de cardiothyréose a été retenu devant l’association d’une hyperthyroïdie à l’une des atteintes cardiaques suivantes : trouble du rythme, insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire.

Résultats :

La cardiothyréose représentait 6.5% (n=35) des cas d’hospitalisation pour hyperthyroïdie. L’incidence hospitalière de la cardiothyréose était de 2.3 cas/an. L’âge moyen des patients était de 56.9±14 ans. Le sexe ratio était de 0.66. Les formes cliniques de la cardiothyréose étaient l’arythmie complète par fibrillation auriculaire (ACFA) retrouvée dans 94% des cas et l’insuffisance cardiaque retrouvée dans 31% des cas. L’insuffisance cardiaque était droite dans 73% des cas. La complication cardiaque a révélé l’hyperthyroïdie dans 44% des cas. L’ETT était pathologique dans 72% des cas. La fraction d’éjection systolique était inférieure à 50% dans 32% des cas. Trois patients (9%) sont décédés durant leur hospitalisation par cardiothyréose. Le contrôle de l’hyperthyroïdie (normalisation de la FT4) était associé à une conversion de l’ACFA dans 39% des cas.

Conclusion :

Bien que rare, la cardiothyréose est une complication grave qui peut mettre en jeu le pronostic vital. Cette affection concerne essentiellement le sujet âgé et une cardiopathie sous-jacente est souvent présente. L’ACFA est la forme clinique la plus fréquente. Le retour à un rythme sinusal n’est pas constant après contrôle de l’hyperthyroïdie.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.