INSL3, un marqueur indépendant du statut testiculaire dans l'acromégalie : étude sur 160 patients
S. Trabado*a (Dr), L. Maionea (Dr), M. Bouyacouba (Dr), S. Salenaveb (Dr), P. Kamenickyb (Dr), S. Brailly-Tabarda (Dr), P. Chansonb (Pr), J. Youngb (Pr)
a Service Hormonologie et Génétique Moléculaire, CHU de Bicêtre, APHP; et Univ. Paris Sud, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE ; b Service d'Endocrinologie et Maladies de la Reproduction, CHU de Bicêtre, APHP; et Univ. Paris Sud, Le Kremlin-Bicêtre, FRANCE
* severine.trabado@aphp.fr
Contexte. L'analyse des fonctions testiculaires par la mesure de la testostérone (T) chez les hommes acromégales (HACRO) est perturbée par la baisse fréquente de la SHBG. L'INSL3 (Insulin-Like Factor 3) est un marqueur testiculaire peptidique non lié à la SHBG qui pourrait mieux refléter la fonction Leydigienne.
Patients. 160 HACRO ont été inclus. Nous avons évalué les volumes testiculaires (VT), parallèlement aux dosages d’INSL3, de la testostérone totale (TT), de l'inhibine B (IB) et de l'hormone antimüllérienne (AMH). 43% des HACRO avaient une intégrité gonadotrope (TT>3 ng/ml); 57% avaient un déficit gonadotrope acquis (HHA) dont 31% substitué par T.
Résultats. Les concentrations d’INSL3 étaient plus élevées chez les HACRO eugonadiques que chez les contrôles (921±307 versus 668±373 pg/mL, p<0,0001). Chez les sujets HACRO avec HHA sévère l'INSL3 était significativement plus basse que chez les HACRO avec HHA partiel (p<0,01). L'INSL3 était corrélée avec le VT (r=0,34, p=0,0007) et était plus basse chez les HACRO avec VT<15ml (374±371 pg/mL vs 746±426, p<0,0001). Chez les HACRO eugonadiques il existait une corrélation positive entre les concentrations d’IGF1 et celles d’INSL3 (p<0,05). Les effets de la chirurgie et des traitements pas analogues de la somatostatine ou par pegvisomant seront discutés en détail.
Conclusions. Nous décrivons pour la première fois une augmentation significative d’INSL3 chez les HACRO suggérant une augmentation de la population Leydigienne qui pourrait être stimulée par l'IGF1. L'INSL3 plus basse chez les HACRO HHA sévères suggère que ce peptide reflète mieux la sévérité du déficit en LH que la TT.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.