R. Ducloux*a (Dr), A. Arameb (Dr), A. Dubocagec (Dr), M. Lafonta (Dr)

a Service de Diabétologie-Endocrinologie-Nutrition, HEGP, APHP, Université Paris V Descartes, Paris, FRANCE ; b Service de Chirurgie thoracique et pulmonaire, HEGP, APHP, Université Paris V Descartes, Paris, FRANCE ; c Service d'Imagerie, HEGP, APHP, Université Paris V Descartes, Paris, FRANCE

* roxane.ducloux@wanadoo.fr

Introduction

Perte pondérale et altération de l'état général étant parfois au premier plan d'une maladie de Basedow méconnue, des scanners sont fréquemment réalisés pour rechercher un cancer : que faire devant un incidentalome thymique ?

Observation

Une patiente de 54 ans est hospitalisée en immunologie pour explorer fièvre, dyspnée, asthénie et perte pondérale : les explorations concluent à une grippe, avec hypokaliémie (2.4mmol/l) et perte pondérale inexpliquées. Le scanner thoracique montre une infiltration thymique (40x27mm). Le suivi à 45 jours découvre une hyperthyroïdie, une masse thymique majorée (43x32mm).

L'endocrinologue débute des antithyroïdiens de synthèse pour suspicion clinique de maladie de Basedow, présente en réalité depuis 18 mois, confirmée ultérieurement (TRAK 12.5 U/l).

Le chirurgien thoracique préconise une simple surveillance radiologique dans l'hypothèse d'une hyperplasie thymique non maligne associée : la masse thymique régresse au 4e mois de traitement (39x30mm) puis au 10e mois (32x20mm).

Discussion

L'association d'une hyperplasie thymique avec la maladie de Basedow est peu connue : la découverte est faite sur une radiographie thoracique, un scanner, éventuellement une échographie. Le diagnostic différentiel avec un thymome est difficile du fait de symptômes identiques (myasthénie, perte pondérale, dyspnée). 115 cas ont été publiés, montrant 3.5% de malignité. Une série étudiant les thymomes trouve 4.5% de maladie de Basedow.

En l'absence de signes radiologiques inquiétants ou d'anticorps anti-récepteurs à l'acétylcholine, une surveillance évolutive permet d'éviter biopsie ou thymectomie potentiellement délétères : le volume thymique diminue après traitement médical ou chirurgical de l'hyperthyroïdie. Physiopathologiquement, l'hyperplasie thymique semble secondaire plutôt à l'hyperhormonémie qu'aux anticorps anti-R TSH.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.