A. Voican*a (Dr), O. Dupuya (Dr), C. Picarda (Dr), L. Pietria (Dr), D. Hueta (Dr)

a Groupe Hospitalier Paris Saint Joseph, Paris, FRANCE

* avoican@hpsj.fr

La performance du PET/SCAN révèle parfois des fixations fortuites, « incidentalomes » hypophysaires justifiant un bilan complémentaire.

Chez un patient de 26 ans atteint d’un syndrome de Lynch, un 18FDG-PET/SCAN est réalisé pour des douleurs abdominales associées à des adénopathies mésentériques et iliaques droites. L’examen met en évidence une hyperfixation unique au niveau hypophysaire (SUV max à 5.6). L’examen clinique et le bilan hormonal réalisés n’ont pas révélé d’hypersécrétion ou de déficit hypophysaire. L’IRM confirme la présence d’un microadénome de 6 mm en hypo signal T1 iso signal T2, se rehaussant moins nettement que le parenchyme hypophysaire gauche après injection sans autre anomalie associée.

Le syndrome de Lynch est une maladie autosomique dominante due à des mutations des gènes de réparation des mésappariements de l’ADN. Il est caractérisé par un risque élevé de cancer colorectal. D’autres cancers (endomètre, ovarien, rénal, urétral, vésical, pancréatique, cérébral, des glandes sébacées) ont été associés à ce syndrome. Dans le 1er cas d’association d’un cancer colorectal aux tumeurs neuroépithéliales du système nerveux central, la présence d’un adénome hypophysaire de 3 mm a été mise en évidence post-mortem (syndrome Turcot).

L’hyperfixation hypophysaire de découverte fortuite lors de la réalisation d’un 18FDG-PET/SCAN est très rare avec une incidence rapportée entre 0.073% et 0.8%. Une valeur de 4.1 du SUVmax a été proposée comme seuil diagnostic différentiel entre les fixations physiologiques et pathologiques.

Dans notre cas, compte tenu de la faible taille et de l’absence de sécrétion hormonale détectable, une évaluation périodique de la tumeur a été instaurée.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.