F. Bost*a (Dr)

a INSERM U1065, C3M, Nice, FRANCE

* bost@unice.fr

Plusieurs études épidémiologiques rétrospectives démontrent que la metformine, un médicament couramment prescrit contre le diabète de type II, possède des propriétés anti-tumorales. Par conséquent, de nombreux laboratoires ont cherché au cours de ces dernières années à comprendre ses mécanismes d’action in vitro dans de nombreux types cellulaires et in vivo pour plusieurs modèles de cancers. Deux principaux modes d’action ont été proposés. Le premier, indirect, implique la diminution des taux circulants d’insuline (une hormone favorisant la prolifération cellulaire). Le second, via une action directe sur la cellule, en entraînant une inhibition de la voie mTORC1 (mechanistic target of rapamycin complex 1) indépendamment ou non de l’AMPK (AMP activated protein kinase). Dans tous les cas, la metformine agit comme un perturbateur majeur du métabolisme des cellules cancéreuses qui régule de nombreux processus cellulaires : métabolisme énergétique, synthèse protéique, autophagie et apoptose. Nous passerons en revue les résultats récents concernant l’action anti-tumorale de la metformine au niveau : épidémiologique, métabolique, cellulaire et moléculaire. Les nombreuses recherches expérimentales et les essais cliniques en cours devraient nous permettre de mieux comprendre les mécanismes d’action de la metformine afin de déterminer si ce médicament peut être utilisé dans le traitement du cancer.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.