F. Kohler*a (Mlle), MC. Vantyghema (Pr), B. Carnailleb (Pr), E. Leteurtrec (Pr), L. Terrioud (Dr), S. Bourye (Dr), C. Do Caoa (Dr)

a Service d'Endocrinologie, Diabétologie et Maladies métaboliques, CHRU de LILLE, Lille, FRANCE ; b Service de Chirurgie Générale et Endocrinienne, CHRU de LILLE, Lille, FRANCE ; c Institut de Pathologie, CHRU de LILLE, Lille, FRANCE ; d Service d'Hématologie, CHRU de LILLE, Lille, FRANCE ; e Service de Radiologie et d'imagerie digestive et endocrinienne, CHRU de LILLE, Lille, FRANCE

* florencekohler@hotmail.fr

CONTEXTE : Le cancer thyroïdien anaplasique (CTA) et le lymphome primitif thyroïdien (LPT) sont les deux pathologies tumorales systématiquement évoquées devant une tumeur thyroïdienne rapidement évolutive. Ces tumeurs malignes, toutes deux agressives mais de pronostic différent, requièrent une prise en charge urgente, d’où la nécessité d’un diagnostic qui repose à ce jour sur une biopsie chirurgicale.

MÉTHODE : Nous avons analysé en rétrospectif les caractéristiques de 33 cas de CTA et de 33 cas de LPT consécutifs, pris en charge entre 2000 et 2016 au CHRU de Lille pour rechercher des critères initiaux (clinique, biologique et radiologique) d’orientation diagnostique.

RÉSULTATS : En faveur du CTA, les critères les plus informatifs étaient l’hyperleucocytose supérieure à 10000 éléments/ml, des polynucléaires supérieurs à 7500/ml, la présence de macrocalcification(s) tumorale(s), de métastase(s) et de thrombus de la veine jugulaire interne, avec respectivement les VPP suivantes : 77,3%, 75%, 93%, 80% et 77,8%. La présence d’asymétrie de la glande était un élément informatif (VPN à 75%). En faveur du LPT, les critères informatifs étaient l’existence d’une thyroïdite et l’élévation de la TSH dont les VPP étaient respectivement de 83% et de 76,5%. En analyse multivariée, l’élévation des PNN supérieure à 7500/ml, la présence de métastase(s) et la présence d’au moins un signe cervical de compression tumorale étaient significatives, avec respectivement des OR à 6,6, à 7, et à 3,9. Le sexe, un antécédent de cancer, les dimensions et la vascularisation de la tumeur n’étaient pas discriminants.

CONCLUSION : Ces critères constituent des arguments utiles pour différencier les CTA des LPT.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.