KF. Acka*a (Dr), A. Peuhmonda (Dr), F. Ekoua (Dr)

a INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE, Abidjan, CÔTE D'IVOIRE

* capem_abidjan@yahoo.fr

Introduction

La dépigmentation volontaire est une pratique répandue dans les populations féminines à peau noire. A côté de ses complications cutanées fréquentes, la possibilité d’un éventuel retentissement systémique doit être envisagée. Notre observation nous permet de commenter l’expression clinique, hormonale et thérapeutique de l’insuffisance corticotrope liée à l’usage de cosmétiques dépigmentants.

Observation

-Patiente de 68 ans Ivoirienne consultant pour une asthénie permanente la confinant au lit, d’installation insidieuse évoluant depuis 3 mois associée à un syndrome polyalgique articulaire et abdominal.

-L’examen clinique a noté une patiente pesant 89kgs pour 159cm avec une prise de poids de 9kg en 8 mois, une dépigmentation cutanée inhomogène des mains et des jambes, des vergetures au niveau des bras et des creux axillaires.On a noté également une pâleur cutanée diffuse associée à une érythrose faciale,une obésité facio-tronculaire. pas de cephalées ni troubles visuels,les examens neurologique et pulmonaire étaient normaux.

-Les bilans réalisés étaient sans particularité excepté un effondrement de la cortisolémie plasmatique permettant de porter le diagnostic d’insuffisance corticotrope.L’usage de cosmétiques dépigmentants était suspecté et avoué par la patiente qui en usait depuis des dizaines d’années.

-La mise sous traitement substitutif par hydrocortisone a permis la régression des symptômes.

Discussion

L’intérêt de ce cas clinique réside dans le fait que l’insuffisance corticotrope est une pathologie très probablement sous diagnostiquée qu’il faut savoir évoquer devant les symptômes peu spécifiques et de la nécessité d’explorer de façon systématique l’axe corticotrope chez les patientes pratiquant la dépigmentation volontaire.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.