A. Lacroix*a (Pr)

a Service d’Endocrinologie, Département de Médecine, Centre de Recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM),, Montréal, CANADA

* andre.lacroix@umontreal.ca

L’hyperaldostéronisme primaire (AP) est responsable de 6 à 13 % de l’hypertension artérielle chez l’humain et majore les risques de morbidité cardiovasculaire comparativement à l’hypertension essentielle. Les causes les plus fréquentes de l’AP comprennent l’hyperplasie bilatérale idiopathique (IHA, 60-70 %) et l’aldosteronome unilatéral (APA, 30-40 %). Cette distinction a été révisée par l’identification fréquente d’hyperplasie nodulaire adjacente à l’APA. Des mutations somatiques de différents canaux ioniques (KCNJ5, CACNAID, ATP1A1, ATP2B3, etc) sont présentes dans environ 50% des APA; cependant, elles sont absentes dans IHA ou hyperplasies nodulaires adjacentes aux APA.

Des études démontrent que la sécrétion d’aldostérone, bien que relativement autonome de la régulation du système rénine-angiotensine supprimé, est cependant fréquemment régulée par l’activation de plusieurs récepteurs couplés aux protéines G (GPCR) qui sont soit surexprimées ou ectopiques et fonctionnels dans les APA et IHA. En particulier, une augmentation de l’expression des récepteurs eutopiques ACTH-R (MC2R) et de la sérotonine (HT4R) sont fréquemment trouvées. Des études in vitro et in vivo ont aussi identifié l’expression ectopique de plusieurs autres récepteurs, y compris pour la LH, LHRH, vasopressine, B-adrénergique et GIP dans les tissus des patients avec IHA ou APA. D’autres études ont identifié une augmentation tissulaire de ligands de ces récepteurs aberrants, en particulier la sérotonine. La présence de ces récepteurs aberrants peut modifier l’investigation et possiblement, éventuellement, le traitement de l’AP, en particulier pour l’étiologie d’hyperplasie bilatérale, la plus fréquente des étiologies.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.