Rôle du récepteur des glucocorticoïdes adipocytaire dans la lipodystrophie induite par la corticostérone
H. Dalle*a (Mlle), M. Garciaa (Mlle), T. Ledenta (Mme), TTH. Doa (Dr), M. Buysea (Dr), R. Denisb (Dr), S. Luquetb (Dr), B. Fèvec (Pr), M. Moldesa (Dr)
a UMR_S 938 CDR-Saint-Antoine, Faculté de Médecine, Sorbonne Universités-INSERM- Paris 6; Institut Hospitalo-Universitaire ICAN Institute, Paris, FRANCE ; b Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Unité de Biologie Fonctionnelle et Adaptative, CNRS EAC 4413, Paris, FRANCE ; c UMR_S 938 CDR-Saint-Antoine, Faculté de Médecine, Sorbonne Universités-INSERM- Paris 6; Institut Hospitalo-Universitaire ICAN Institute; Service d’Endocrinologie Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, Paris, FRANCE
* heloise.dalle@inserm.fr
Les glucocorticoïdes (GC) font partie des médicaments les plus prescrits en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives. A fortes doses, ils sont responsables d’effets secondaires tels qu’un diabète cortico-induit et une lipodystrophie caractérisée par une hypertrophie du tissu adipeux viscéral aux dépens du tissu adipeux sous-cutané. Les GC exercent des actions pléïotropes sur la physiologie et la pathologie du tissu adipeux, cependant, les mécanismes moléculaires des effets différentiels des GC ne sont pas encore élucidés. Nous formulons l’hypothèse que le phénotype de lipodystophie et d’insulino-résistance induit par les GC implique de façon intrinsèque le GR adipocytaire.
Nous avons généré pour cela un modèle murin d’invalidation spécifique et inductible dans les tissus adipeux (GR-KOadipoqCreERT2). Les souris ont été soumises ou non à un traitement par la corticostérone (100 microg/mL dans l’eau de boisson) pendant 4 semaines. De façon contre-intuitive en regard de l’action proadipogénique des GC, on observe une expansion de tous les tissus adipeux chez les souris GR-KO par rapport aux souris témoins, accompagnée d’une augmentation de la sensibilité à l’insuline et de la tolérance au glucose. En accord avec ces données, les souris GR-KO sécrètent moins d’insuline que leurs homologues témoins. Ces résultats suggèrent que malgré une adiposité accrue, l’homéostasie énergétique des animaux GR-KO s’améliore, validant l’hypothèse d’une implication du GR adipocytaire dans le développement de l’insulino-résistance. Nous évaluons en parallèle les adaptations énergétiques, immunologiques et développementales dans différents tissus métaboliques essentiels (tissus adipeux, foie, muscle, pancréas), afin de mieux comprendre les implications physiologiques du GR adipocytaire.
L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.