F. Pihan-Le Barsa (Dr), C. Derrien*a (Dr), JY. Poirierb (Dr), C. Massartc (Dr)

a Service d'Endocrinologie et Diabétologie, CHU, Rennes, FRANCE ; b Service d'Endocrinolgie et Diabétologie, CHU, Rennes, FRANCE ; c Laboratoire d'Hormonologie, Service de Biochimie-Toxicologie, CHU, Rennes, FRANCE

* christele.derrien@chu-rennes.fr

Introduction : Des interférences dans les dosages par immunoanalyse peuvent générer des adaptations inappropriées de posologie de Lévothyrox chez des patients atteints d’hypothyroïdie.

Observation : Chez une femme de 61 ans, la posologie du Lévothyrox est progressivement majorée de 50 à 187,5 µg/j en raison de valeurs de TSH dosée par le Cobas® de Roche entre 39 et 52 mUI/L (N:0,27-4,2) avec une T4 libre dosée sur le même automate effondrée à 6,1 pg/mL (N:9,3-17). Un problème d’observance pouvait à priori être écarté. La patiente est adressée au CHU où la TSH dosée sur l’ADVIA-Centaur® (Siemens) s’avère indétectable (< 0,02 mUI/L). Une interférence dans le dosage de la TSH sur le Cobas® est démontrée par un test de dilution sérique perturbé et par précipitation au polyéthylèneglycol où le taux de TSH se retrouve effondré. Le sérum est envoyé au fournisseur qui met en évidence une interférence due à la présence d’anticorps anti-ruthénium. La posologie de Lévothyrox est alors diminuée et la TSH dosée sur l’ADVIA-Centaur® se normalise (0,82 mUI/L) sous 75 µg/j.

Discussion-Conclusion : L’interférence par anticorps anti-ruthénium a déjà été démontrée pour le dosage de la T3 libre de Roche qui a développé des nouveaux réactifs d’hormones libres thyroïdiennes utilisant un analogue au ruthénium pour minimiser ces artéfacts. Le cas de notre patiente démontre l’utilité de procéder à la même démarche pour le dosage de la TSH. Dans ces conditions pourra être évitée l’utilisation de posologies de Lévothyrox inadaptées et potentiellement délétères pour les patients.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.