SY2-002

P. Bougneres*a (Pr)

a Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre, FRANCE

* pierre.bougneres@inserm.fr

Lorsque les adolescents atteints de déficits hypophysaires multiples entrent dans les âges de la puberté, les pédiatres disent classiquement qu’ils font face à un dilemme: obtenir un développement sexuel artificiel ou laisser les adolescents dans l’impubérisme, au motif de favoriser le gain prolongé de quelques centimètres supplémentaires. Ce dilemme a parfois des conséquences extrêmes : un garçon ou une fille de 15-16 ans sans caractère sexuel secondaire, avec une mini-verge ou sans seins, affrontent leur adolescence avec une allure et un psychisme infantiles.

Depuis bien longtemps nous abordons la question de façon plus simple : assurer un développement pubertaire à peu près «dans les temps» nous paraît nécessaire, et gagner des centimètres peut se faire à l’avance dans la plupart des cas à condition de manier efficacement l’hormone de croissance dans les années de l’enfance. A partir de cas personnels illustrant cette approche, nous tenterons de convaincre que cette stratégie évite facilement le dilemme. Dans les cas où rien n’a été anticipé dans la grande enfance, mêler les deux traitements est plus délicat, cependant parfaitement faisable sans compromettre la taille finale significativement.

Choisir le mode de virilisation ou de féminisation des adolescents en insuffisance gonadotrope n’est pas difficile, selon que l’on préfère donner des stéroïdes, une solution simple qui a fait ses preuves cliniques, ou utiliser les gonadotrophines pour une approche « plus physiologique » mais plus lourde pour les patients. Depuis 20 ans, chaque approche a ses partisans. A partir d’une casuistique personnelle, nous comparerons, comme d’autres l’ont fait, quelques résultats qui donneront l’occasion d’une discussion thérapeutique ouverte.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.