S. Azzoug*a (Pr), D. Bellarbia (Dr), D. Boudiafa (Dr), F. Chentlia (Pr)

a Service d'Endocrinologie CHU Bab El Oued, Alger, ALGÉRIE

* saidazzoug@yahoo.fr

Introduction : Le diabète insipide se manifeste par un syndrome polyuro-polydipsique. Il est habituellement bien toléré tant que la polyurie est compensée par la polydipsie. Par contre son association à une adipsie peut avoir des conséquences majeures et pose des difficultés dans la prise en charge.

Observation : Nous rapportons l’observation d’un enfant âgé de 10 ans qui présente un craniopharyngiome de 27x32x28 mm à triple composante kystique, charnue et calcique de localisation sellaire et suprasellaire arrivant au contact du 3ème ventricule révélé par des céphalées et des troubles visuels. Le bilan hormonal préopératoire a mis en évidence un déficit somatotrope et un déficit corticotrope partiel. L’enfant a été opéré par un abord ptérional. L’exérèse était macroscopiquement complète. Les suites opératoires étaient marquées par la survenue d’une hypernatrémie majeure à 183 mEq/l, une polyurie et une adipsie. Le patient a bénéficié d’un traitement par hormone antidiurétique (ADH) et un apport en eau par sonde nasogastrique dans un premier temps pour compenser les pertes urinaires hydriques ce qui a permis de normaliser la natrémie.

Conclusion : L’association d’un diabète insipide et d’une adipsie s’explique par une atteinte hypothalamique qui touche les neurones qui produisent l’ADH et les osmorécepteurs. Le traitement consiste à donner de l’ADH et inciter le patient à boire de l’eau, il faut cependant une surveillance régulière pour ajuster les doses d’ADH et les apports hydriques car un apport excessif entrainera une hyponatrémie tandis qu’un apport insuffisant sera responsable d’une hypernatrémie.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.