M. Ammar*a (Dr), F. Hadj Kacema (Dr), L. Trabelsia (Dr), N. Charfia (Pr), F. Mnifa (Pr), M. Abida (Pr)

a Service d’Endocrinologie et Diabétologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, TUNISIE

* ammar_mouna@hotmail.fr

Introduction:

La découverte d’une masse tumorale hypophysaire ne doit pas déclencher un réflexe chirurgical sans un minimum d’analyse du dossier comme le montre l’observation suivante.

Observation:

Patient âgé de 18 ans, était adressé à notre service pour prise en charge d’un macroadénome hypophysaire mis en évidence par une IRM hypothalamo-hypophysaire demandée dans le cadre d’exploration d’un retard de croissance. A l’anamnèse, notre patient avait une asthénie, un ralentissement psychomoteur et un fléchissement scolaire évoluant depuis l’âge de 12 ans mais non exploré faute de moyens. L’examen clinique a objectivé un poids à 40 Kg (<3ème percentiles), une taille à 1m46 (<-4 DS), une infiltration cutanéo-muqueuse, une induration musculaire et une thyroïde non palpable. Le volume testiculaire était de 12 ml des 2 côtés, la verge mesurant 7cm avec présence de pilosité axillaire et pubienne (A3P3).

Le bilan révélait une hypothyroïdie périphérique profonde: TSH > 100 uUI/mL et une hyperprolactinémie. Par ailleurs, il n’existait pas d’anomalie des axes corticotrope, gonadotrope et somatotrope. Les anticorps anti-TPO étaient positifs, attestant l’origine auto-immune de l’hypothyroïdie, en l’occurrence une thyroïdite d’Hashimoto. L’échographie thyroïdienne a révèlé une thyroïde en place de taille normale, hypoéchogène hétérogène.

L’évolution était rapidement favorable sous L.thyroxine avec normalisation de la TSH ainsi que de la prolactinémie. L’IRM de contrôle a montré une disparition de la masse hypophysaire avec une selle turcique partiellement vide.

Discussion:

L’hyperplasie hypophysaire secondaire à une hypothyroïdie, bien que rare, doit être reconnue afin d’éviter au patient un geste chirurgical inutile, lourd et non dénué de risque.

L’auteur n’a pas transmis de déclaration de conflit d’intérêt.